Au cours de sa vie, Jean Loiselle aura occupé plusieurs postes importants, dont ceux de conseiller principal et chef de cabinet de Daniel Johnson père et celui de directeur des communications des Jeux olympiques de Montréal. Il est décédé le 30 janvier à l'âge de 82 ans.

Proche collaborateur de Daniel Johnson père, Jean Loiselle est reconnu comme un pionnier de la communication politique québécoise. Pourtant, il ne se destinait pas du tout à la politique, lui qui a commencé sa carrière dans les années 1950 comme réalisateur et journaliste. En 1962, il fait la connaissance du chef de l'Union nationale, une rencontre qui a changé sa vie, raconte-t-il dans son livre Daniel Johnson - Le Québec d'abord.

Le chef de l'Union nationale tente de le recruter, mais Jean Loiselle est catégorique: il n'a aucune attirance pour la politique. Mais Daniel Johnson finit par le convaincre qu'il peut l'aider à mieux maîtriser cet outil moderne qu'est la télévision. Une fois porté au pouvoir en 1966, Johnson fait de Jean Loiselle son conseiller principal, puis son chef de cabinet. C'est à lui qu'incombera la lourde tâche d'annoncer officiellement le décès soudain du premier ministre le 26 septembre 1968.

«Je l'ai croisé une ou deux fois à l'époque, se souvient son ami Michel Côté, juge à la retraite de la Cour supérieur du Québec. Déjà, il était réputé comme étant un excellent communicateur et un fin stratège. J'ai pu le constater quand nous avons travaillé ensemble pour Joe Clark lors de sa course à la direction du Parti progressiste-conservateur en 1983.»

Les talents de Jean Loiselle ont été admirés bien au-delà des lignes de parti, rappelle M. Côté. «Il avait la confiance de gens comme Jacques Parizeau et Robert Bourassa qui l'a d'ailleurs gardé comme sous-ministre de l'Immigration - une fonction qu'il occupait déjà sous le gouvernement de Jean-Jacques Bertrand, successeur de Daniel Johnson - quand il a été élu en 1970.»

Des Jeux olympiques à la philanthropie

En 1975, le premier ministre Bourassa le nomme conseiller et assistant du Président du Comité organisateur des Jeux olympiques de Montréal (COJO) où il est responsable des communications, des relations publiques ainsi que des cérémonies d'ouverture et de clôture, entre autres. «Avant l'arrivée de Jean Loiselle, nos communications étaient un fiasco et il ne restait que six mois avant le jour J, affirme Paul C. Howell, qui était consultant en planification au COJO. Il a relevé le défi avec brio. Nous avons été chanceux de l'avoir.»

Lauréate de l'Ordre du Canada, Jean Loiselle a occupé plusieurs autres fonctions, notamment conseiller municipal à la Ville d'Outremont de 1973 à 1983 et directeur général d'Oxfam-Québec de 1979 à 1984, année où il devient le premier directeur général de la Fondation Jules et Paul-Émile Léger, poste qu'il conservera jusqu'à sa retraite en 1995.

Grand érudit, amoureux des langues, il a nourri sa vaste culture générale jusqu'à la fin. «Il s'était mis au japonais récemment, remarque M. Côté. Il pratiquait sa calligraphie sur son lit d'hôpital et faisait une recherche sur la similarité entre certains idéogrammes chinois et japonais... Même alité, il n'arrêtait pas. C'était un optimiste invétéré!»

Jean Loiselle laisse dans le deuil ses filles Sylvie et Anne, ses petits-enfants Sophie et Charles, ses soeurs Pauline et Micheline ainsi que de nombreux parents et amis.