L'ancien maire de LaSalle Michel Leduc a succombé à un cancer le 14 septembre à l'âge de 71 ans. À la tête de la Ville durant 18 ans, il a joué un rôle majeur dans son développement.

Aîné d'une famille de 14 enfants, Michel Leduc a passé son enfance à Salaberry-de-Valleyfield où son père tenait un magasin général.

Ses études de médecine terminées, le jeune homme installe son cabinet de médecine générale à LaSalle où il pratique également les accouchements à l'hôpital.

«Quand il demande à ses patients LaSallois où ils vivent, ils répondent tous Verdun ou Montréal, raconte son fils, Stéphane Leduc. Personne ne se sent de LaSalle. Pour mon père, c'est un déclic. Il va se lancer en politique. Il veut redonner une identité, une fierté à LaSalle.»

Développement de LaSalle

D'abord conseiller municipal, il est élu maire de la ville en 1983 et obtient par la suite quatre autres mandats consécutifs. Il se retire de la vie politique en 2001, un an avant la fusion de LaSalle à Montréal, à laquelle il est farouchement opposé.

Au cours de ses 18 ans passées à la mairie de LaSalle, Michel Leduc participe à la réalisation de nombreux projets: développement d'un parc industriel, revitalisation des activités commerciales avec notamment la construction du Carrefour Angrignon, aménagement du parc des Rapides, construction de l'Aquadôme, du complexe aquatique familial, et du centre culturel Henri-Lemieux. Également, il s'occupe de la restauration et de la protection du moulin à vent Fleming, emblème de la ville.

«Mais ce dont il était le plus fier, c'est ce qu'il a réalisé en environnement», explique Stéphane Leduc.

En 1987, LaSalle est la première grande ville du Québec à instaurer un programme de collecte sélective des déchets.

Parallèlement à sa fonction de maire de LaSalle, le Dr Leduc occupe divers postes décisionnels à l'échelle de la région notamment au sein de la Communauté urbaine de Montréal (CUM) à titre de vice-président de la Commission de Transport de la CUM puis président de la Commission permanente de l'environnement. Il siège aussi à la Conférence des maires de la banlieue, puis à l'Union des municipalités du Québec et à la Communauté métropolitaine de Montréal.

Franc-parler

Michel Leduc était connu pour son franc-parler, voire son arrogance. Il a ainsi traité ses adversaires de LaSalle de «Mickey Mouse» et les libéraux de Jean Charest de «guidounes» dans le dossier des fusions municipales.

«C'était la personne la plus patiente que je connaisse. Il prenait tout son temps pour répondre aux questions des citoyens ou de ses patients. Mais avec ses ennemis politiques, c'était autre chose. Il disait ce qu'il pensait, il était dans la confrontation», se rappelle Ross Blackhurst, actuel conseiller d'arrondissement de LaSalle.

«Je le connais depuis 44 ans. Il a d'abord été mon médecin et a mis au monde mon enfant. Il aimait d'ailleurs dire qu'il avait mis au monde tous les enfants de LaSalle.

«Il a ensuite été un ami et finalement j'ai accepté de me présenter à ses côtés à LaSalle», continue le conseiller Blackhurts.

«En tant que maire, il déléguait mais il avait toujours la main sur les dossiers, il était engagé dans tout. C'était un leader, il voulait changer les choses. Avant, LaSalle n'était plus ou moins qu'un village plein de terrains vagues. Le monde dormait à LaSalle. Maintenant les gens sont fiers d'être LaSallois».

Michel Leduc souffrait d'un cancer depuis quelques années. Il est mort à Salaberry-de-Valleyfield où il vivait et travaillait depuis sa retraite de la politique. Il laisse dans le deuil sa femme, Micheline Séguin Leduc, et leurs deux fils, Stéphane et Christian Leduc.

Les funérailles se sont tenues samedi en l'église Immaculée-Conception de Bellerive, à Sallabery-de-Valleyfield.