Les restaurants Daou, là où il sent bon la cuisine maison libanaise dans une ambiance familiale, ont perdu leur fondatrice. Alice Daou, atteinte de la maladie de Parkinson, est décédée à la suite d'une forte fièvre le 10 juin. Elle avait 75 ans.

Restaurant fétiche de René Angélil depuis de nombreuses années, Daou est prisé des amateurs de mets typiques libanais.

«À la célébration du mariage de Céline Dion à Las Vegas, en 2000, ma soeur et moi sommes allées préparer le repas, avec quelques employés, se rappelle Gladys, une des filles d'Alice. René et Céline ont toujours été des clients réguliers», dit-elle.

Immigrés du Liban

La famille Daou quitte le Liban pour s'installer au Québec en 1973. Dans son pays natal, Nehme Daou, le conjoint d'Alice, travaillait dans le secteur de la construction. Alice réalisait quelques travaux de couture et prenait soin de ses quatre filles.

«Ma mère était couturière, mais elle a toujours été très bonne cuisinière. Autour d'un repas entre amis, mon père a eu l'idée d'ouvrir un restaurant. Il s'est dit que ce serait aussi une manière de garder leurs enfants près d'eux», raconte Gladys.

En 1975, le couple Daou ouvre un premier restaurant sur la rue Faillon Est, à Montréal. De taille modeste, le restaurant ne compte que six ou sept tables. Les deux filles aînées, Shadia et Elisabeth, aident à la cuisine et au service. Gladys et Soad, plus jeunes, se joignent à la famille après les classes.

«Tout a toujours été fait à la main. La cuisine de ma mère rappelait aux Libanais immigrés à Montréal la cuisine de leurs mères ou de leurs grand-mères», dit Gladys.

Au fil des années, d'importants travaux d'agrandissement sont réalisés. Le restaurant de la rue Faillon peut accueillir aujourd'hui 130 personnes. Un deuxième restaurant a ouvert en 1994 boulevard Marcel-Laurin, à Saint-Laurent. Il a une capacité de 150 personnes ainsi qu'une salle privée pour 40 personnes.

Femme généreuse

Alice Daou était une cuisinière hors pair, une femme d'une grande générosité à l'apparence toujours soignée. Bonne vivante, Alice était appréciée des employés qui comptent, pour la plupart, de nombreuses années de travail aux restaurants.

«Mme Daou était une très bonne personne. Elle était très aimable. Je me sens comme un membre de la famille ici», dit Bassam, employé au restaurant depuis 20 ans. M. Daou est décédé en 2001. Le couple a pris sa retraite trois ans avant son décès. «Ils étaient toujours ensemble, faisaient toutes leurs activités ensemble. Un couple très uni... des inséparables.»

Suivant les traces de leur mère, Shadia, Gladys et Soad assurent aujourd'hui la relève des restaurants Daou.

Alice Daou laisse dans le deuil ses quatre filles et huit petits-enfants. Le service funèbre a eu lieu le jeudi 15 juin au monastère Saint-Antoine-le-Grand, à Outremont.