La sécheresse, les températures anormalement chaudes le mois dernier ainsi que les prévisions de conditions chaudes et sèches au mois de juin signifient que « la table a été mise » pour une importante activité d’incendies de forêt cet été, a déclaré un responsable du British Columbia Wildfire Service.

Matt MacDonald, responsable des prévisions météorologiques pour les incendies, a affirmé que ses collègues et lui attendaient de constater si le mois allait amener la pluie désespérément nécessaire.

« L’adage classique, que nous entendons chaque année, est que l’intensité de la saison des incendies dépend grandement de la quantité de pluie reçue en juin », a-t-il souligné.

Maintenant qu’elles sont annoncées, les prévisions de juin n’augurent rien de bon.

M. MacDonald a déclaré que le service a examiné la quantité de pluie nécessaire pour atténuer les conditions de sécheresse persistante et réduire le risque d’incendie de forêt. Ils ont découvert qu’il faudrait deux à trois millimètres de pluie par jour pendant 10 à 20 jours d’affilés.

« Je peux presque garantir que cela n’arrivera pas », a-t-il dit.

Un jour ou deux de fortes pluies ici et là ne réduiront probablement pas le risque, a évoqué Matt MacDonald, expliquant qu’il est plus susceptible que la pluie ruisselle qu’elle reconstitue l’humidité dans les sols, qui perdent leur capacité à absorber l’eau après une période de sécheresse prolongée.

L’incendie de forêt de Donnie Creek, qui brûle actuellement sur plus de 1700 kilomètres carrés au nord de Fort St. John, en est un parfait exemple, a souligné le responsable des prévisions météorologiques.

L’incendie a reçu environ 40 millimètres de pluie les 22 et 23 mai, environ 10 jours après sa découverte, ce qui a ralenti son activité pendant environ un jour, a-t-il précisé.

Mais en trois jours, il brûlait à une intensité de classe cinq sur une échelle d’un à six, avec un « feu de couronne », enflammant et détruisant des arbres entiers.

Quarante ou 50 millimètres de pluie semblent considérables, « mais étant donné les conditions de sécheresse sous-jacentes, ce n’est qu’une goutte dans un seau très vide », a expliqué M. MacDonald.

La Colombie-Britannique a connu un mois de janvier relativement sec avec des accumulations de neige nettement inférieures aux niveaux normaux, avant de se rattraper en mars et en avril, les températures étant restées relativement fraîches.

Ensuite, « mai est arrivé comme un lion », a déclaré M. MacDonald, faisant référence à la vague de chaleur record qui a contribué à déclencher des incendies de forêt en début de saison dans le nord-est de la province.

Matt Loney, météorologue à Environnement Canada, a affirmé qu’il s’agissait du premier ou du deuxième mois de mai le plus chaud jamais enregistré pour au moins 15 stations en Colombie-Britannique.

Alors que la fin du printemps arrive et que les températures sont à nouveau plus chaudes que la normale dans les prévisions, M. MacDonald a dit qu’il s’attend à voir l’herbe se dessécher, jaunir et devenir prête à s’enflammer d’ici la troisième ou la quatrième semaine de juin.

« Nous allons commencer à tourner le coin, et ces conditions de sécheresse plus profondes et persistantes vont commencer à montrer leurs conséquences », a-t-il déclaré.

L’histoire de la saison des incendies de forêt de 2023 a en fait commencé l’automne dernier, a-t-il précisé.

Des conditions anormalement chaudes et sèches en octobre dernier ont engendré une prolongation des activités estivales pour de nombreuses personnes en Colombie-Britannique, mais elles ont également « augmenté le rythme de la sécheresse », a-t-il déclaré.

La province s’est ensuite dirigée vers un gel hivernal précoce. Lorsque le printemps 2023 est arrivé « nous avons découvert des conditions de sécheresse encore plus profondes » dans de nombreuses régions, a souligné M. MacDonald.

« Cela en préoccupe plusieurs d’entre nous, pour être honnête, a-t-il dit. Je pense que nous nous alignons pour ce qui pourrait être une saison des incendies très active. »

M. MacDonald a déclaré qu’il existe différents types de sécheresse, et qu’elles ne se produisent pas toujours en même temps.

Cette année est « l’un des rares moments où toutes les sécheresses, peu importe comment vous les définissez, que ce soit les rivières, l’humidité du sol, les combustibles, les forêts, indiquent toutes très clairement une sécheresse élevée » dans certaines parties de la province, a-t-il affirmé.

À l’heure actuelle, ces secteurs s’étendent de la région de Cariboo à l’ouest du fleuve Fraser, environ de la municipalité de 100 Mile House à Prince George, jusqu’à la région de Smithers et la région de Peace à l’est, où les incendies les plus importants de la Colombie-Britannique brûlent actuellement.

Les causes présumées des incendies sont actuellement réparties à 50-50 entre les humains et la foudre cette année en Colombie-Britannique, a déclaré M. MacDonald.

Alors que les gens ont tendance à imaginer qu’une cigarette lancée par la fenêtre d’une voiture est l’étincelle des incendies de forêt d’origine humaine, ce n’est plus si courant, a évoqué le spécialiste. L’allumage peut provenir d’un train, d’une tronçonneuse, d’un feu de camp qui n’a pas été complètement éteint ou de personnes conduisant des véhicules à essence dans la broussaille.

« Si vous conduisez une moto hors route, un quad ou un VUS, vous n’avez peut-être pas de pare-étincelles sur votre silencieux, sur votre tuyau d’échappement, a souligné M. MacDonald. Nous essayons vraiment d’encourager les gens à être extrêmement prudents. »