Enquêtes conjointes sur la contrebande d’armes à feu, échange d’information entre corps policiers et traçage des armes fantômes. Le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino et le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, renforcent leur lutte contre les armes à feu illégales.

« Nous sommes parfaitement en phase – parfaitement en phase – en ce qui a trait à nos objectifs pour la sécurité de nos collectivités respectives », a affirmé M. Mayorkas à l’issue du Forum sur la criminalité transfrontalière entre le Canada et les États-Unis, qui s’est déroulé à Ottawa vendredi.

Ce forum ministériel a été rétabli l’an dernier après avoir été abandonné en 2012 sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper et la présidence de Barack Obama. Il réunit également le ministre de la Justice, David Lametti, et le procureur général des États-Unis, Merrick Garland, de même que les corps policiers et les agences responsables de la sécurité publique de part et d’autre de la frontière.

Deux nouveaux accords ont été conclus entre l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), le Bureau américain des alcools, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) et l’Agence américaine de lutte antidrogue (DEA). Une autre entente datant de 2006 entre la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et l’ATF doit être mise à jour. Le quatrième accord entre la GRC et la DEA a déjà été signé en novembre 2022.

« Grâce à cette collaboration, nous allons être en mesure de retracer les [armes fantômes] plus rapidement », a expliqué le ministre Marco Mendicino. Il y aura un partage de technologie entre les agences qui permet de retracer ces armes en plastique, mais non moins létales, fabriquées à l’aide d’imprimantes 3D.

Le gouvernement Trudeau est fréquemment critiqué par le lobby des armes à feu et par les conservateurs qui l’accusent de s’en prendre aux propriétaires d’armes à feu légales avec le projet de loi C-21, au lieu de s’attaquer aux armes à feu illégales qui entrent au Canada.

Le ministre Marco Mendicino avait indiqué mardi que les nouveaux amendements visant à interdire les armes d’assaut contiendraient une définition, mais pas de liste de modèles prohibés, contrairement aux précédents. Il compte également ajouter un processus d’autorisation des armes à feu avant leur arrivée sur le marché canadien, qui serait géré par la GRC.

Il a annoncé le lendemain la première phase du programme de rachat des armes à feu pour indemniser les détaillants qui ont en stock des armes prohibées depuis un décret émis en 2020. Le gouvernement a signé un contrat de 707 000 $ avec l’Association canadienne des armes et munitions sportives, afin de travailler avec les entreprises et les détaillants jusqu’en 2024.

L’approche du gouvernement en matière de contrôle des armes à feu repose sur trois piliers : le renforcement de la sécurité à la frontière, la prévention du crime et le resserrement de la législation.

Avec La Presse Canadienne