(Ottawa) Certains employés du gouvernement fédéral pourront continuer de travailler à distance pendant une autre année, même si la plupart d’entre eux devront retourner au bureau au moins deux jours par semaine d’ici le 31 mars.

Une porte-parole de la présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, affirme que le gouvernement prendra finalement une autre année pour « évaluer les avantages » du télétravail pour les centres d’appels de l’Agence du revenu du Canada, mais aussi aux ministères de l’Immigration ou de l’Emploi et du Développement social.

Les employés du service de la paie de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) travailleront également de la maison pendant une autre année, tout comme les arbitres de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié.

La ministre Fortier avait annoncé en décembre que tous les employés des ministères fédéraux seraient tenus de revenir travailler au bureau au moins deux jours par semaine, afin de corriger les disparités dans l’ensemble de la fonction publique. Mais depuis les premiers jours de cette annonce, certaines dérogations ont été accordées.

Dans une note de service, Catherine Luelo, la dirigeante principale de l’information du Canada, a déclaré que jusqu’à 20 % des employés des technologies de l’information n’auraient pas à revenir travailler au bureau. Mme Luelo soulignait également que la nécessité de trouver et de retenir des talents numériques expliquait en partie ces exceptions.

Le Conseil du Trésor a indiqué mercredi que les ministères évalueront les demandes d’accommodement au cas par cas.

« Les gestionnaires devraient discuter de manière proactive avec les employés de tout obstacle au travail hybride qu’ils pourraient rencontrer et définir des solutions qui aideront à les surmonter dans le milieu de travail hybride », a indiqué Monica Granados, porte-parole de la ministre Fortier, dans une déclaration écrite.

Un syndicat représentant plus de 72 000 fonctionnaires soutient que le Conseil du Trésor leur a dit que les prolongations étaient nécessaires en raison notamment de problèmes de recrutement et de rétention du personnel.

Jennifer Carr, présidente de l’Institut professionnel de la fonction publique, a déclaré qu’elle ne prévoyait pas à brève échéance la mise en œuvre complète d’un modèle hybride. Et les exemptions accordées ne feront que conduire à plus de chaos autour d’une question déjà controversée, selon elle. « Nous n’avons pas de rapports indiquant que quoi que ce soit s’améliore », a déclaré Mme Carr.

Les syndicats représentant les fonctionnaires ont exprimé leur frustration face à la politique depuis son annonce, en particulier parce que plusieurs sont en négociation active avec le gouvernement et ils estiment que le modèle de travail hybride devrait être décidé lors de ces négociations.

Le Conseil du Trésor « ne se manifeste pas », a déclaré Mme Carr. « Ils maintiennent toujours la position selon laquelle le retour au pouvoir n’est pas quelque chose qui se négocie. »

Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.