(Ottawa) Les groupes humanitaires qui soutiennent les réfugiés ukrainiens demandent à Ottawa de prolonger un programme spécial d’immigration qui permet aux personnes fuyant l’Ukraine de vivre, travailler et étudier temporairement au Canada.

L’Autorisation de voyage d’urgence Canada-Ukraine (AVUCU) fournit aux Ukrainiens et à leurs familles un visa pour rester au Canada jusqu’à trois ans pendant qu’ils déterminent leurs prochaines étapes, mais les demandes se terminent le 31 mars.

En date du 29 janvier, plus de 150 000 Ukrainiens étaient arrivés au Canada depuis l’invasion russe de leur pays l’an dernier.

Plus de 800 000 personnes ont déposé une demande dans le cadre du programme d’urgence unique qui accorde aux Ukrainiens un statut et un soutien temporaires au Canada, qui ne relèvent pas des programmes plus structurés pour les autres réfugiés et les résidents permanents potentiels.

Quatre organisations qui représentent des bénévoles, des hôtes et des commanditaires canadiens ont écrit au premier ministre Justin Trudeau et au ministre de l’Immigration Sean Fraser, leur demandant de garder la porte ouverte au-delà de la date limite prévue.

Pathfinders for Ukraine, North America for Ukraine, 4Ukraine.ca et Safe Passage 4 Ukraine travaillent pour aider les réfugiés à naviguer dans le système d’immigration et à s’établir au Canada.

« Une annonce de prolongation rapidement peut apaiser les craintes et les angoisses de la “fermeture de la porte” le 31 mars, avec plus de 200 000 candidats en attente de décision », écrivent les groupes dans la lettre.

Ils disent à MM. Trudeau et à Fraser que des informations erronées se répandent en ligne sur le sort du programme et qu’une prolongation officielle calmerait les Ukrainiens.

Ils demandent également que les aides financières ponctuelles que le gouvernement accorde aux nouveaux arrivants ukrainiens se poursuivent après juin, date à laquelle elles doivent expirer.

Chaque adulte qui arrive dans le cadre du programme d’urgence peut demander 3000 $ pour l’aider à se remettre sur pied, ainsi que 1500 $ par enfant.

Ces soutiens ont été essentiels pour que les gens traversent leurs premiers mois au Canada, selon le chef de la direction du Congrès ukrainien canadien, Ihor Michalchyshyn. De nombreuses personnes ont quitté l’Ukraine avec à peine plus qu’un sac à dos, rappelle-t-il.

« Cela les aide à couvrir le loyer, à acheter des vêtements d’hiver », disait M. Michalchyshyn en entrevue le mois dernier.

L’attaché de presse de M. Fraser, Bahoz Dara Aziz, a indiqué dans une déclaration que le ministre avait hâte de faire prochainement le point sur l’avenir du programme.

« Le Canada demeure déterminé à soutenir les personnes touchées par l’invasion russe de l’Ukraine », a-t-elle dit.

Les quatre groupes ont suggéré au gouvernement d’utiliser les biens russes saisis pour financer le soutien continu aux Ukrainiens déplacés au Canada.

« Ces recettes pourraient être utilisées pour soutenir les Ukrainiens avec une aide au revenu, des subventions au logement et/ou des bourses d’études aux niveaux fédéral, provincial et local », écrivent-ils dans la lettre.

La suggestion vient au milieu des questions sur l’efficacité du régime de sanctions du Canada.

La Presse Canadienne a rapporté la semaine dernière que le montant des fonds répertoriés par la GRC comme saisis n’avait guère changé entre juin et décembre de l’année dernière, malgré le fait que des centaines d’autres personnes associées à la Russie aient été inscrites sur la liste des sanctions. La GRC n’a pas fourni d’explication.