Une « honte internationale », des « voyageurs traités comme des rats de laboratoire »… Les partis de l’opposition n’ont pas été tendres envers le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, lors de son témoignage devant le comité parlementaire sur le chaos dans les aéroports. Il a soutenu à plusieurs reprises que la situation s’améliorait.

Le ministre a défendu l’application ArriveCAN que les voyageurs doivent utiliser pour montrer leur preuve de vaccination contre la COVID-19 lorsqu’ils entrent au Canada, qui a connu des ratés durant l’été. « Je peux vous assurer que si on suspendait ArriveCAN aujourd’hui, cela compliquerait significativement la congestion que nous connaissons dans les aéroports aujourd’hui », a-t-il affirmé. Il faudrait alors vérifier le statut vaccinal de chaque voyageur manuellement.

« C’est quand même surprenant parce que vous êtes le seul à dire qu’ArriveCAN raccourcit les délais », lui a fait remarquer le député du Bloc québécois Xavier Barsalou-Duval. « J’ai l’impression que vous mettez le monde dans le trouble et que vous mettez en place un programme qui n’est pas prêt, qui n’est pas final et qui a des impacts sur la vie de vraies personnes qui se font dire faussement de se mettre en quarantaine parce qu’il n’y a pas de justification. »

Le gouvernement est le seul à soutenir son utilisation.

Melissa Lantsman, députée conservatrice

La députée conservatrice Melissa Lantsman a qualifié les quarantaines injustifiées de « résidence surveillée ». « Avec les preuves écrasantes de ses problèmes et les critiques qu’elle s’est attirées, pourquoi n’abandonne-t-on pas l’utilisation obligatoire d’ArriveCAN et pourquoi la rendez-vous permanente ? »

Un outil pratique, mais imparfait

Le ministre Alghabra a rappelé des déclarations de la députée l’hiver dernier selon lesquelles la vaccination obligatoire imposée dans le secteur des transports allait créer une pénurie d’aliments dans les épiceries et qu’elle était la cause des temps d’attente inhabituellement longs dans les aéroports. « Elle avait tort », s’est-il exclamé.

ArriveCAN ne contribue pas aux engorgements dans les aéroports. C’est un outil utile qui permet de vérifier le statut vaccinal avant l’arrivée d’un individu à nos frontières.

Omar Alghabra, ministre fédéral des Transports

Il a soutenu que son taux d’utilisation aux arrivées internationales dans les aéroports était de 99,5 %, mais a reconnu que l’application posait problème pour ceux qui traversent fréquemment la frontière terrestre.

Le ministre des Transports a également essuyé les critiques du Bloc québécois et du Nouveau Parti démocratique pour l’inefficacité de la Charte des voyageurs. La situation chaotique dans les aéroports a exposé les failles de cette réglementation dont l’entrée en vigueur progressive avait débuté en 2019. Les compagnies aériennes devraient verser des indemnités aux voyageurs pour les retards et les annulations de vols, mais La Presse Canadienne rapportait au début d'août qu’Air Canada tentait d’éviter de respecter ses obligations.

Lisez « Air Canada refuse d’indemniser des passagers dont les vols ont été annulés »

L’Office des transports du Canada est inondé de plaintes et peine à les traiter. Le gouvernement fédéral lui a versé 11 millions supplémentaires pour réduire cet arriéré.

Le ministre Alghabra a indiqué que le secteur de l’aviation avait connu une augmentation de la demande de 252 % après deux ans de pandémie, donc plus grande que ce que les acteurs de l’industrie et le gouvernement avaient anticipé.

Il a affirmé que la situation dans les aéroports s’améliorait. La semaine dernière, 98 % des vols prévus dans les quatre principaux aéroports du pays ont eu lieu et 86 % sont partis soit à l’heure ou avec moins d’une heure de retard.