(Montréal) Émile-Antoine Roy-Sirois, ce Québécois qui est mort en luttant contre les forces russes en Ukraine, avait choisi de se rendre au front pour protéger les femmes et les enfants innocents, selon un combattant qui s’est battu à ses côtés.

M. Roy-Sirois était un « intellectuel qui se préoccupait du sort de l’humanité », selon « Blackhawk », un combattant qui a préféré seulement dévoiler son nom de code lors d’une entrevue sur Instagram, lundi.

« Il était gentil et n’a jamais voulu faire de mal à personne. Il suivait les ordres et était courageux. »

Émile-Antoine Roy-Sirois est mort le 18 juillet après environ quatre mois de guerre passés en Ukraine, selon Blackhawk, un Américain qui vient de l’Idaho. « Il est mort en héros aux côtés de ses amis en tentant de transporter un blessé américain du nom de Luke, nom de code Skywalker », a raconté Blackhawk.

Dans un communiqué publié lundi, le Congrès des Ukrainiens Canadiens s’est dit attristé par le décès du combattant québécois.

« Le peuple ukrainien et notre communauté se souviendront de M. Roy-Sirois pour son altruisme et son dévouement envers les valeurs de liberté et de justice que partagent le Canada et l’Ukraine », a écrit le Congrès.

Par ailleurs, le chef d’une équipe de combattants étrangers qui se sont réunis en Ukraine a expliqué en entrevue que M. Roy-Sirois et trois autres volontaires ont été tués par un obus de char russe près de Siversk, dans l’est de l’Ukraine, en tentant d’aider leur équipier blessé.

Le meneur, qui se fait seulement appeler « Angel », a souligné dans un échange sur l’application Facebook Messenger qu’il se sentait chanceux d’avoir eu M. Roy-Sirois comme « frère de combat ».

« Nous étions les deux seuls Canadiens à nous être rendus au front et à être restés », a expliqué Angel, qui vient de la Saskatchewan.

« Il a eu la possibilité de partir, mais il est resté. Nous devons tous être fiers de voir le courage qu’il a eu, et j’ai été chanceux de l’avoir à mes côtés. »

Angel et Blackhawk ont tous deux décrit M. Roy-Sirois comme une personne drôle et facile d’approche. Le nom de code du Québécois était « Beaver », ou « Castor » en français.

« Il nous a dit qu’il y a beaucoup de castors au Canada », a raconté Blackhawk.

Affaires mondiales Canada a indiqué être au courant du décès d’un Canadien en Ukraine, mais n’a pas donné plus de détails.