(Ottawa) Les passeports demandés à Montréal seront imprimés à Gatineau pour réduire la pression au bureau de Service Canada du Complexe Guy-Favreau. La ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Karina Gould, a également promis que toutes les personnes en file jeudi allaient recevoir un coupon de rendez-vous.

« Les bureaux de passeports ne sont pas construits pour avoir des centaines de demandes urgentes chaque jour », a-t-elle reconnu avant la période des questions, jeudi.

Les deux plus grands centres de traitement des passeports, à Gatineau et à Mississauga, ont une capacité d’impression supérieure. Les passeports requis dans un délai de 24 heures ou plus seront imprimés à Gatineau et acheminés à Montréal, qui se trouve à environ 200 kilomètres de distance.

PHOTO JUSTIN TANG, LA PRESSE CANADIENNE

Karina Gould, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social

Les imprimantes du Complexe Guy-Favreau, à Montréal, serviront pour les gens qui ont besoin de leur document de voyage dans un délai de 12 heures. « J’espère que ça va réduire la pression », a dit Mme Gould.

Le gouvernement a demandé jeudi à 10 gestionnaires d’en informer les gens qui continuaient de faire la queue à cet endroit. La ministre a indiqué qu’ils avaient parlé à plus de 200 personnes à 10 h jeudi matin et qu’ils devaient rester sur place jusqu’à minuit pour prendre le temps d’informer chaque personne.

Ils ont reçu l’instruction de trier les gens par tranches de 12 heures pour servir d’abord les gens dont la demande est urgente. Cette stratégie est déjà en cours aux bureaux de Toronto et sera mise en place à ceux de Vancouver lundi avant d’être appliquée dans toutes les grandes villes du pays.

« Tout le monde va recevoir un coupon avec un rendez-vous », a assuré la ministre, en précisant que ce serait le jour même pour ceux dont le voyage est imminent.

Les bureaux de passeports seront fermés au grand public durant la fin de semaine de la Saint-Jean-Baptiste. Seules les personnes ayant un rendez-vous pourront y avoir accès de vendredi à dimanche. Les fonctionnaires seront au travail et tenteront de rattraper le retard.

Les voyageurs dont le départ est dans une semaine ou plus seront dirigés vers un autre bureau de Service Canada pour faire une nouvelle demande de passeport. « Ils vont recevoir un rendez-vous là aussi parce que je sais que l’inquiétude que les gens ont en ce moment, c’est qu’ils n’ont pas la confiance qu’ils vont recevoir leur passeport », a ajouté Mme Gould.

« On fait tous les efforts »

La ministre ne pouvait toutefois pas garantir que toutes les personnes dont le départ est dans quelques heures allaient recevoir leur passeport à temps. « On fait tous les efforts », a-t-elle dit.

La situation s’était améliorée en fin de journée jeudi, selon Frédéric Théoret, qui se trouvait à l’intérieur du Complexe Guy-Favreau au moment où nous lui avons parlé. Il tentait d’obtenir un passeport pour son fils qui doit partir samedi pour participer à un tournoi de soccer au Portugal.

« Les gens passaient dans les files, regardaient la date de départ sur le billet d’avion et appelaient les gens qui pouvaient entrer à l’intérieur pour avoir un coupon de rendez-vous », a-t-il décrit.

Des amis s’étaient relayés dans la nuit de mercredi à jeudi pour faire la file sous la pluie afin qu’il puisse obtenir le document.

Une agente de bord qui désespérait d’obtenir son passeport pour pouvoir retourner au travail avait contacté La Presse pour raconter les démarches qu’elle avait tentées depuis avril sans succès. En après-midi, un agent de Service Canada l’a finalement appelée pour lui donner un rendez-vous. Elle est maintenant censée obtenir son passeport le 30 juin, soit la veille de son retour au travail.

Le chaos devant les bureaux de Service Canada a incité d’autres voyageurs à carrément acheter un nouveau billet d’avion pour le lendemain afin de s’assurer d’obtenir un passeport. C’est le cas d’Elissa Fragiskos, qui a acheté un billet remboursable pour l’annuler ensuite.

Je ne me sens pas bien d’avoir fait ça, mais il n’y avait aucune autre façon de partir.

Elissa Fragiskos

Elle voulait aider son père, avec qui elle part en Grèce le 2 juillet et dont le passeport devait être renouvelé. Le voyage avait d’abord été prévu durant l’été 2020, mais a été reporté en raison de la pandémie.

Elle a décrit une situation chaotique au bureau des passeports de Saint-Laurent, où elle était allée la veille. « Tout ça a commencé parce qu’on s’est fait dire en avril que oui, on allait pouvoir l’avoir », a-t-elle dit.

La ministre Karina Gould a entendu parler de ce stratagème. Elle décourage les gens d’y avoir recours.