(Ottawa) Le ministre des Transports, Omar Alghabra, assure que l’agence fédérale qui assure la sécurité dans les aéroports canadiens augmente actuellement ses effectifs, mais il soutient que la pénurie de main-d’œuvre n’est pas le principal responsable des retards inacceptables que subissent les passagers ce printemps.

Plusieurs aéroports signalent des files d’attente extrêmement longues aux points de contrôle de la sécurité et des frontières. Des voyageurs soutiennent qu’ils sont obligés d’attendre des heures en file à l’aéroport — et qu’ils ratent même parfois leur vol.

L’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto déclarait la semaine dernière que les problèmes de main-d’œuvre à l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA) étaient en partie responsables des longues files d’attente à l’aéroport international Pearson.

Mais le ministre Alghabra soutient que l’agence fédérale a retrouvé 90 % de son effectif d’avant la pandémie, alors que les volumes de vols, eux, sont toujours inférieurs à 70 %. Selon le ministre, le manque de personnel ne peut donc pas être le principal responsable des files d’attente.

Le ministre soutient plutôt que les voyageurs ont perdu un peu la main, après deux ans de pandémie, et que certains causent des retards aux points de contrôle de sécurité.

« Sortir l’ordinateur portable, retirer les liquides — tout ça ajoute 10 secondes ici, 15 secondes là », a expliqué M. Alghabra aux journalistes.

M. Alghabra affirme aussi que les changements d’horaires de vol ont entraîné un certain embouteillage d’avions qui partent et arrivent à peu près en même temps, ce qui provoque de gros goulots d’étranglement à certaines périodes de la journée dans les aéroports. « (Les aéroports) doivent s’adapter à ça […] Ce n’était pas aussi prononcé avant. »

Le ministre soutient aussi que les voyageurs ont tendance maintenant à réserver plus souvent leur vol à la dernière minute. « Auparavant, l’ACSTA s’appuyait sur des prévisions sur six mois pour répartir la main-d’œuvre. Maintenant, elle doit s’appuyer sur une prévision de volume sur 72 heures et même 48 heures. Ils s’ajustent », a déclaré M. Alghabra.

« Je suis convaincu que le PDG (de l’agence) comprend le sentiment d’urgence. Je lui ai souligné à nouveau ce sentiment d’urgence lundi. »