(Ottawa) La ministre des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, espère que tous les avis d’ébullition seront levés d’ici 2025 dans les territoires autochtones.

L’entente entre les libéraux et les néo-démocrates visant à empêcher que le gouvernement fédéral tombe à la Chambre des communes prendra fin cette année-là.

Mme Hajdu hésite à fixer un délai plus précis, expliquant qu’elle n’occupe ses fonctions que depuis l’automne dernier. Selon elle, il y a de nombreux défis techniques et logistiques à relever dans ce dossier.

À son arrivée au pouvoir en 2015, le premier ministre Justin Trudeau avait promis l’élimination d’ici 2021 de tous les avis d’ébullition en vigueur chez les Premières Nations. Le gouvernement n’a pu respecter cet engagement.

À l’heure actuelle, on compte 34 avis d’ébullition en vigueur au pays.

Toutefois, l’entente conclue récemment entre les libéraux et les néo-démocrates pourrait aider le gouvernement fédéral à progresser dans ce dossier. Les deux formations s’entendent sur l’importance de régler cet épineux problème.

« Écoutez, je l’espère [que les 34 avis seront retirés en 2025]. C’était un engagement que le premier ministre avait pris en 2015. Je sais que les gens sont déçus que nous ne soyons pas parvenus à le faire. J’étais déçue moi aussi, relate Mme Hajdu. J’espère que nous y parviendrons avant 2025. En fait, j’aimerais que tout le monde ait accès à une eau propre dès demain. »

Le manque d’accès à l’eau potable sur les réserves demeure une tache sur les relations entre le Canada et les peuples autochtones. Assurer cet accès comptera pour beaucoup dans la réconciliation à venir.

Mme Hajdu envisage de contacter les chefs de toutes les collectivités touchées par les avis d’ébullition. Tous ont déjà des plans.

La ministre indique que le gouvernement fédéral financera les coûts d’entretien et d’exploitation des réseaux de distribution d’eau.

« Ce n’est pas un problème d’argent », dit-elle, ajoutant que les obstacles logistiques étaient plus difficiles à surmonter. Certaines communautés sont situées dans des endroits très isolés, les infrastructures sont parfois quasi inexistantes, ce qui peut retarder les travaux.

Le logement

La question du logement chez les Premières Nations est aussi un enjeu important.

L’entente entre les libéraux et les néo-démocrates stipule qu’il faut « faire un investissement supplémentaire important dans le logement autochtone en 2022 ».

L’Assemblée des Premières Nations (APN) a demandé aux chefs d’exercer des pressions sur la ministre des Finances, Chrystia Freeland, pour qu’elle consacre 60 milliards dans son prochain budget aux logements des Premières Nations.

Selon l’APN, 44 milliards sont nécessaires pour « répondre aux besoins actuels en matière de logement et de 16 milliards supplémentaires pour faire face à la croissance démographique jusqu’en 2040 ».

Elle estime à 60 % le pourcentage des logements des Premières Nations ayant besoin de réparations mineures ou majeures et à 30 % le pourcentage des logements utilisés par des occupants multigénérationnels.

Mme Hajdu n’a pas voulu dévoiler le montant qu’elle avait réclamé à Mme Freeland pour le logement.

Elle maintient toutefois que le gouvernement s’engage toujours à réduire l’écart en matière d’infrastructure entre les Premières Nations et les autres collectivités d’ici 2030.

Certaines communautés n’ont pas les terrains requis pour la construction de logements abordables. Acheter ces terrains nécessite du temps, explique Mme Hajdu.

« Quand je parle du logement avec des Premières Nations, ce n’est pas seulement au sujet de la qualité des logements, mais aussi de la capacité d’en construire de nouveaux », souligne la ministre.