(Ottawa) L’espace aérien canadien demeure ouvert aux compagnies russes... pour l’instant.

Plusieurs pays européens ont fermé le leur aux compagnies russes à la suite de l’invasion de l’Ukraine, mais le gouvernement fédéral préfère garder toutes les options sur la table.

Le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, a déclaré que son ministère surveillait attentivement la situation et collaborait avec les États-Unis et ses autres principaux alliés.

La principale compagnie aérienne russe Aeroflot franchit plusieurs fois par jour l’espace aérien canadien pour ses vols aux États-Unis.

Selon Ross Aimer, un expert des questions aériennes, l’espace canadien est crucial pour la compagnie. Il craint des représailles russes si le Canada bannissait Aeroflot.

« Cela ajoutera des heures à leurs vols, parfois rendant ces liaisons impossibles, a-t-il dit. Cela enverrait un message très symbolique. La fermeture d’un espace aérien est quelque chose de dévastateur. C’est comme on dit à un ami ou à un voisin qu’il n’est plus le bienvenu chez soi. »

Les compagnies aériennes occidentales survolent la Russie, le plus grand pays de la planète, pour les vols vers l’Asie et le Moyen-Orient. Toutefois, pour le moment, elles évitent l’Ukraine et des parties du Bélarus et de la Russie occidentale.

Jeudi, le Royaume-Uni a suspendu le permis de la compagnie Aeroflot. La Pologne, la Bulgarie et la République tchèque ont fermé leur espace aérien aux avions de passagers russes. L’Estonie, la Lituanie et la Slovaquie ont annoncé samedi qu’ils emboîteraient le pas.

En représailles, la Russie a annoncé qu’elle interdisait les vols commerciaux en provenance du Royaume-Uni, de la Pologne, de la Bulgarie et de la République tchèque.

Le Parti conservateur a exhorté le gouvernement Trudeau à agir plus, notamment en déclarant l’ambassadeur de la Russie au Canada, Oleg Stepanov, persona non grata, et en l’expulsant du Canada. Il veut que l’ambassadeur canadien en Russie soit rappelé. Selon lui, il faut aussi « isoler la Russie sur le plan international, en cherchant à la retirer d’organisations comme le G20 et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ».

« Cette attaque non provoquée, qui survient après la signature d’un pacte conjoint entre la Fédération de Russie et la République populaire de Chine, constitue la plus grave menace à l’ordre international fondé sur des règles depuis 1945 et, de ce fait, une menace sérieuse pour la paix et la sécurité mondiale », a déclaré la cheffe conservatrice par intérim, Candice Bergen.