Un pont international fort achalandé restera exempt de toute obstruction par des manifestants, a ordonné vendredi un juge ontarien après que la Ville de Windsor a fait valoir qu’il y avait une « menace réelle et actuelle » d’un autre blocus.

Le juge en chef de la Cour supérieure de l’Ontario, Geoffrey Morawetz, a accordé une prolongation d’une injonction demandée par la Ville qui interdit de bloquer l’accès au pont Ambassador. L’injonction devait expirer lundi.

La Ville a demandé à ce que l’ordre reste en place jusqu’à ce qu’il soit modifié ou annulé par le tribunal, ce que le juge Morawetz a accepté.

Le juge n’a pas expliqué sa décision, mais a déclaré au tribunal lors d’une audience virtuelle qu’il fournirait des motifs la semaine prochaine.

La circulation à destination du Canada a été bloquée pendant une semaine sur le pont qui relie Windsor, en Ontario, à Detroit par des manifestants qui s’opposent à la vaccination obligatoire et aux mesures liées à la COVID-19.

Le pont est considéré comme la route commerciale la plus fréquentée d’Amérique du Nord, avec quelque 400 millions de marchandises qui y transitent chaque jour.

« Il existe une menace réelle et actuelle que le blocus reprenne », a déclaré plus tôt vendredi Jennifer King, une avocate représentant la Ville.

La Ville a également plaidé avec succès pour devenir le principal plaignant dans l’affaire, qui a été initialement portée devant les tribunaux par l’Association des fabricants de pièces automobiles.

Vendredi dernier, le juge Morawetz avait ordonné une injonction interdisant de bloquer ou d’entraver l’accès au pont pendant 10 jours.

Lorsque l’ordonnance est entrée en vigueur le 11 février à 19 h, environ 500 manifestants se sont massés près du pont, a rappelé Mme King.

Ce nombre est passé à quelque 800 personnes le jour suivant, a indiqué l’avocate. À ce moment-là, les autorités avaient délivré près de 40 contraventions et remorqué sept véhicules.

Dimanche dernier, des dizaines de policiers ont dégagé la zone, arrêtant plus de 40 manifestants, a indiqué Mme King. Ils ont déposé 43 accusations de méfait et 43 accusations de violation de l’ordonnance du tribunal.

Vers minuit, quelques heures après que la police eut pris le contrôle de la zone, le pont Ambassador a rouvert.

Par la suite, la police a surveillé les médias sociaux, a dit Mme King, et a observé plusieurs messages suggérant que les manifestants voulaient reprendre le blocus du pont.

Elle a également souligné que la police avait intercepté un petit convoi de camions à quelque 250 kilomètres de Windsor qui se rendait prétendument d’Ottawa jusqu’au pont Ambassador.

James Kitchen, un avocat de protestataires inclus dans un groupe appelé les « Citoyens de la liberté », a affirmé que l’ordonnance du tribunal était trop large et enfreignait le droit à la liberté d’expression et de réunion. Il a fait valoir que les trottoirs sont publics et que les manifestants devraient être autorisés à se rassembler.

Une manifestation est prévue samedi dans un parc riverain, selon ce qui a été dit au tribunal.