(Ottawa) La gouverneure du Michigan demande au Canada de mettre fin à la manifestation contre les mesures sanitaires qui bloque toujours jeudi la circulation en provenance des États-Unis au pont Ambassador, un lien commercial stratégique entre l’Ontario et le Michigan.

La gouverneure Gretchen Whitmer a déclaré jeudi que la manifestation nuisait aux « familles de travailleurs du Michigan qui essaient seulement de faire leur travail ». Mme Whitmer estime que les gouvernements locaux, provinciaux et nationaux doivent « désamorcer ce blocus économique ».

La police du côté canadien affirmait jeudi matin que la circulation vers les États-Unis était possible, mais très lente. On conseillait aux automobilistes d’éviter les voies d’accès au pont en raison de la manifestation qui se poursuivait jeudi.

PHOTO CARLOS OSORIO, ASSOCIATED PRESS

Gretchen Whitmer

La manifestation du côté canadien de ce pont qui relie Windsor et Detroit a commencé lundi dernier. Le pont est considéré comme le passage frontalier terrestre commercial international le plus achalandé en Amérique du Nord. Un homme a été arrêté mercredi pour conduite dangereuse.

Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que lui et son homologue de l’Ontario, Doug Ford, s’efforçaient de maîtriser la situation à Windsor et à Ottawa, où une manifestation similaire s’éternise depuis près de deux semaines.

Le constructeur automobile Ford du Canada exploite ses usines d’Oakville et de Windsor à capacité réduite, jeudi, affirmant que la perturbation du pont pourrait avoir un impact généralisé sur les constructeurs automobiles des deux côtés de la frontière.

Pendant ce temps, le constructeur automobile Stellantis affirme que ses usines américaines et canadiennes ont réduit les deuxièmes quarts de travail mercredi soir, en raison de pénuries de pièces causées par la fermeture du pont.

Rencontre d’urgence réclamée

Jeudi en fin d’avant-midi, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a signalé sur Twitter qu’il souhaitait rencontrer d’urgence les autres chefs de partis fédéraux, « compte tenu de développements inquiétants » sur l’impasse qui perdure, à plusieurs endroits au pays, entourant les convois de camionneurs et leurs sympathisants.

« Au besoin, je m’engage à respecter la confidentialité des interventions et des mesures de sécurité dont nous serons informés, dit-il. Nous n’en sommes plus à la dénonciation de soi-disant acharnement sanitaire. Il faut informer et agir. »

Il a affirmé joindre sa voix à celle de Candice Bergen, leader intérimaire du Parti conservateur du Canada, qui a elle aussi réclamé une rencontre entre chefs de parti.

Dans une lettre envoyée au premier ministre Trudeau, lundi, Mme Bergen indique qu’elle veut « discuter des façons d’apaiser les manifestations, de calmer la situation et de trouver des solutions qui permettront aux citoyens d’Ottawa de reprendre leur vie et leurs activités normales ».

Elle souhaite, pour sa part, une levée des restrictions sanitaires. À ce sujet, elle a présenté une motion réclamant que le gouvernement présente un plan en ce sens d’ici le 28 février. Le vote sur cette motion de l’opposition officielle devrait survenir lundi prochain aux Communes.