L’entreprise américaine Clearview AI, qui s’est fait ordonner par la Commission d’accès à l’information du Québec (CAI) de détruire toutes les photos qu’elle détient de Québécois dans son logiciel de reconnaissance faciale, conteste cette ordonnance devant les tribunaux.

Une requête en arrêt du processus a été déposée il y a quelques jours au palais de justice de Montréal.

Dans sa demande, Clearview AI explique que l’ordonnance de la CAI est « impossible à exécuter ». « Clearview n’a aucun moyen de déterminer si le sujet d’une photo est un résidant du Québec », souligne l’entreprise.

Clearview a précédemment porté en appel l’ordonnance de la CAI, en contestant notamment la juridiction de la CAI à ce sujet ainsi que son interprétation de la Loi sur la protection des renseignements personnels.

Clearview AI exploite un logiciel de reconnaissance faciale controversé utilisé par des corps de police de partout dans le monde.

Sans consentement

L’algorithme de reconnaissance faciale de Clearview AI permet de reconnaître des visages parmi une banque de plusieurs milliards de photos que l’entreprise a glanées sans consentement sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook et Twitter. La Gendarmerie royale du Canada a avoué avoir utilisé le logiciel dans le cadre d’enquêtes criminelles afin d’identifier des suspects.

L’utilisation du logiciel est considérée comme illégale au pays, puisqu’elle viole certains principes de justice, notamment l’obligation pour les enquêteurs d’obtenir des mandats pour aller chercher des renseignements personnels protégés.

C’est pourquoi la CAI a ordonné à Clearview AI, le 14 décembre dernier, de cesser de constituer des dossiers et de recueillir des images sans le consentement des Québécois.

Avec Tristan Péloquin, La Presse