La Chine riposte au Canada et aux États-Unis en imposant à son tour des sanctions contre des entités et individus, une décision que le gouvernement du Canada juge « inacceptable ».

Le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) ont tous adopté lundi des sanctions contre quatre responsables chinois et une entité pour des violations présumées des droits de la personne contre les minorités musulmanes en Chine.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré samedi que le pays riposterait à cette décision « basée sur des rumeurs et de la désinformation ».

Ainsi, pour le Canada, la Chine sanctionne le député conservateur Michael Chong, ainsi que le Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes.

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Michael Chong

Ce sous-comité, où M. Chong siège, étudie la situation des Ouïghours et d’autres minorités musulmanes dans la région du Xinjiang.

Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que ces sanctions représentaient « une attaque envers la liberté d’expression, la transparence et la démocratie ».

Le Canada est solidaire de ses parlementaires contre ces mesures inacceptables et continuera de défendre les droits de la personne avec ses partenaires internationaux.

Justin Trudeau

« Nous continuerons à prendre les mesures qui s’imposent lorsque des obligations internationales en matière de droits de la personne sont violées », a ajouté son ministre des Affaires étrangères, Marc Garneau.

Sur les réseaux sociaux, le député Michael Chong a affirmé que les démocraties devaient « parler au nom des sans-voix ».

« Si cela signifie que la Chine me sanctionne, je l’arbore comme un insigne d’honneur », a-t-il écrit.

Aux États-Unis, la présidente de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF), Gayle Manchin, et son vice-président, Tony Perkins, font l’objet de sanctions.

Les gens et entités concernés se voient interdire les séjours en Chine et ils ne pourront pas faire des affaires ou des échanges avec des citoyens ou organisations chinoises.

Le ministère chinois prévient dans sa déclaration que le gouvernement chinois « est fermement déterminé à protéger sa souveraineté nationale, sa sécurité et ses intérêts de développement ».

Il exhorte les autres pays à « cesser la manipulation politique et […] de s’ingérer dans les affaires internes de la Chine », sans quoi « ils se brûleront les doigts ».