(Ottawa) Le nouveau ministre fédéral des Relations Couronne-Autochtones veut connaître les raisons derrière la décision du gouvernement d’abandonner son appel contre une décision judiciaire exonérant l’Église catholique de verser des indemnités aux victimes des pensionnats pour enfants autochtones.

« Je suis aussi perplexe que n’importe qui, lance Marc Miller. Je ne sais pas ce qu’on peut faire maintenant. »

Un juge de la Saskatchewan avait jugé en juillet 2015 qu’une entente existait entre le gouvernement fédéral et un regroupement d’entités catholiques en vertu de laquelle elles étaient exonérées de leur obligation de verser le solde des 79 millions de dollars ou d’offrir des services en nature qu’elle devait aux victimes.

À l’époque, le juge avait notamment dit que ces groupes « avaient fait de leur mieux » pour recueillir 25 millions pour les victimes. Elle n’aurait alors récolté que 3 millions.

Au cours de la commission Vérité et Réconciliation, de 2008 à 2015, des milliers d’Autochtones ont raconté comment ils avaient été négligés, affamés, agressés physiquement ou sexuellement dans les pensionnats gérés par l’Église catholique et subventionnés par le gouvernement fédéral.

On s’interroge sur les raisons expliquant pourquoi les victimes n’ont pas obtenu plus d’indemnisations de l’Église catholique. D’autres pointent du doigt la décision du gouvernement fédéral d’abandonner l’appel qu’il avait déposé contre la décision du juge de la Saskatchewan.

« Je me demande pourquoi cette décision a été prise, dit M. Miller. Comme n’importe qui, je suis perplexe. Finalement, l’enjeu fondamental se concentrait sur la question des indemnités. »

Après avoir perdu sa cause, le gouvernement Harper avait interjeté appel en août 2015. À l’époque, le Canada était plongé dans une campagne électorale qui s’est conclue par la victoire des libéraux de Justin Trudeau.

En novembre de cette année-là, le nouveau gouvernement avait annoncé qu’il renonçait à son appel.

Marc Miller n’était alors qu’un nouveau venu à la Chambre des communes. Il dit n’avoir jamais vu l’entente exonérant les groupes catholiques de leur obligation, mais compte bien y jeter un œil.

« Je veux absolument la lire. Je veux aller au fond des choses », promet-il.

Marc Miller a succédé à Carolyn Bennett, laquelle était fortement contestée par les chefs des Premières Nations.

Quelques heures après avoir été assermenté à ses nouvelles fonctions, M. Miller a déclaré que le moment était venu de redonner des territoires aux Autochtones.

« Il me semble injuste que d’avoir des exemples de bouts de terrain qui ont été remis », avait-il souligné. Il veut que ses fonctionnaires collaborent avec d’autres ministères, comme celui de la Défense nationale, pour trouver des façons de redonner des territoires.

« Il faut que les gens aient bien à l’esprit que les relations sont rompues avec les peuples autochtones qui étaient ici avant nous. On n’y parviendra qu’en leur redonnant des territoires. »