(Ottawa) Un vote virtuel pour déterminer qui dirigera l’Assemblée des Premières Nations (APN) devra tenir un troisième tour de scrutin, après que les deux tours n’ont permis à aucun des candidats d’obtenir 60 % des suffrages exprimés pour l’emporter.

À l’issue du premier tour de scrutin qui s’est tenu en ligne mercredi après-midi, les deux favoris pour remplacer le chef national sortant, Perry Bellegarde, étaient RoseAnne Archibald de l’Ontario et Reginald Bellerose de la Saskatchewan. Les deux candidats sont arrivés à égalité, avec chacun 24 % des voix exprimées.

Au deuxième tour de scrutin, M. Bellerose a recueilli un peu plus de 32 % des suffrages avec seulement trois voix de plus que Mme Archibald, qui a reçu un peu plus de 31 % des 351 voix exprimées.

Le chef régional sortant Kevin Hart du Manitoba a reçu le plus petit nombre de voix après le deuxième tour de scrutin et a été éliminé du troisième tour. Dans son discours de concession, il a apporté son soutien à Reginald Bellerose.

Il a remercié les chefs de l’APN pour leur soutien et les ressources qu’ils ont partagées pour sa campagne. Il aussi salué le travail de nombreux bénévoles pour aider leurs communautés durant la pandémie.

M. Hart a également partagé ses inquiétudes concernant un « problème de données » dans le processus de vote, mais a affirmé qu’il était néanmoins important de procéder au vote parce que l’APN a besoin d’un chef national.

« Notre unité est de plus en plus remise en question en ce moment. Nous devons nous réunir à la fin de la journée, peu importe où nous vivons », a-t-il déclaré.

Les deux autres candidats restants dans la course sont le grand chef de la nation Nishnawbe Aski, Alvin Fiddler, qui a reçu 21 % des voix exprimées au deuxième tour et Jodi Calahoo Stonehouse de l’Alberta qui a obtenu un peu moins de 8 %.

L’ancien chef de la première nation Tsuut’ina, Lee Crowchild, en Alberta, et Cathy Martin de la nation mi’gmaq de Listuguj au Québec ont tous deux été éliminés du deuxième tour de scrutin.

Après chaque tour de scrutin, le candidat avec le moins de bulletins de vote est éliminé jusqu’à ce que l’un d’eux obtienne finalement un soutien de 60 %.

Inquiétudes sur le vote

Kevin Hart n’était pas le seul chef à s’inquiéter du processus de vote.

Une tentative de reporter l’élection du nouveau chef national a été faite mardi lors de la journée d’ouverture de la 42e assemblée générale annuelle de l’APN, qui se tient virtuellement.

Un certain nombre de chefs se sont dits préoccupés par l’incapacité des chefs de la Colombie-Britannique à participer en raison des évacuations causées par les incendies de forêt en cours.

Certains ont également soulevé des préoccupations concernant les problèmes de connectivité pour certaines Premières Nations éloignées ainsi que d’autres obstacles causés par la pandémie de COVID-19 en cours.

La résolution appelant à un vote différé a finalement été rejetée, ouvrant la voie à la tenue de l’élection virtuelle mercredi. Cependant, certains membres craignent que les résultats ne soient contestés, car même si cette résolution a reçu le pourcentage nécessaire pour être adoptée, seulement environ 20 % des membres éligibles de l’APN ont voté mardi.

Pour chaque Première Nation membre de l’APN, chaque chef-ou son mandataire désigné-a droit à un vote. Pour les élections du chef national mercredi, 367 et 351 membres ont voté respectivement aux premier et deuxième tours de scrutin, ce qui représente plus de la moitié des membres votants éligibles.