(Ottawa) Alors que les Autochtones de partout au pays réclament l’annulation des festivités reliées à la fête du Canada, jeudi, le premier ministre Justin Trudeau annonce que le drapeau sera mis en berne à Ottawa.

Dans un bref message publié sur Twitter, le premier ministre écrit qu’il a lui-même fait la demande pour que « le drapeau de la Tour de la Paix reste en berne pendant la fête du Canada ».

Il explique cette décision par le fait que « les gens à travers le pays continuent de rendre hommage aux enfants autochtones dont la vie a été prise beaucoup trop tôt et de réfléchir à la tragédie des pensionnats ».

Quelques heures à peine après le message du premier ministre, la première nation de Lower Kootenay, en Colombie-Britannique, a signalé avoir découvert les restes humains de 182 individus dans des sépultures anonymes sur un site près d’un ancien pensionnat pour enfants autochtones à Cranbrook.

Le mois dernier, la première nation de Tk’emlups te Secwepemc a dévoilé avoir fait la découverte de ce que l’on croit être 215 corps d’enfants autochtones anonymes enterrés sur le site de l’ancien pensionnat de Kamloops en Colombie-Britannique.

Puis, la semaine dernière, la première nation de Cowessess, en Saskatchewan, a annoncé à son tour avoir retrouvé 751 sépultures anonymes sur le site d’un autre ancien pensionnat.

En réaction à ces révélations éprouvantes pour les communautés autochtones et l’ensemble des Canadiens, de nombreuses célébrations de la fête du Canada ont été annulées.

Les activités ont été annulées en totalité ou en partie à Saint-Jean et Fredericton au Nouveau-Brunswick, à Victoria en Colombie-Britannique, à Wilmot Township dans la région de Waterloo en Ontario et à St. Albert en Alberta.

Malgré les appels à l’annulation des festivités par solidarité avec les Autochtones, Patrimoine canadien a décidé d’aller de l’avant avec ses évènements virtuels mettant en vedette des artistes de la chanson anglophone, francophone et de langues autochtones.

L’Église catholique et le gouvernement fédéral ont créé le système des pensionnats pour les enfants autochtones dans les années 1880 et l’ont exploité pendant plus d’un siècle. L’objectif était de convertir et de dépouiller les enfants autochtones de leur culture.

Des abus physiques et sexuels ont été commis à répétition sur ces enfants dont des milliers sont morts dans les pensionnats. Le dernier établissement du genre a fermé ses portes à Punnichy, en Saskatchewan, en 1996.

Dans son rapport final de près de 4000 pages, publié il y a un peu plus de cinq ans, la Commission de vérité et réconciliation détaille les mauvais traitements graves infligés aux enfants autochtones dans ces établissements. Au moins 3200 enfants sont morts de mauvais traitements et de négligence dans les pensionnats.