(Ottawa) Le chef par intérim de l’état-major de la Défense a affirmé qu’il n’y avait pas de place pour les comportements abusifs et discriminatoires dans les Forces armées canadiennes.

Le lieutenant général Wayne Eyre a déclaré lors d’une conférence de presse jeudi qu’être témoin d’actes haineux et ne rien faire équivaut à être complice de ces méfaits.

Wayne Eyre a été nommé le mois dernier chef de la défense par intérim lorsque l’amiral Art McDonald s’est retiré parce que des allégations d’inconduite non spécifiées contre lui font l’objet d’une enquête.

Le général Jonathan Vance, le prédécesseur d’Art McDonald, fait également l’objet d’une enquête sur des allégations d’inconduite sexuelle rapportées par Global News après sa retraite.

Jonathan Vance a nié tout acte répréhensible et Art McDonald n’a pas commenté les allégations à son endroit.

Wayne Eyre a affirmé que les accusations ont suscité un choc, une déception, une trahison, de la tristesse et un désir de changement réel au sein des Forces canadiennes.

Et il a souligné qu’un leadership fort sera essentiel pour contribuer à un véritable changement.

« Ces dernières semaines ont été pénibles pour tous les membres de la communauté de la défense, militaires et civils, en service et à la retraite, ainsi que pour les familles de nos membres », a déclaré M. Eyre.

« Au milieu de la tempête, nous gardons les yeux fixés sur l’horizon. Mais nous savons que nous devons changer. »

Il devient de plus en plus évident que des éléments de la culture militaire sont discriminatoires et nuisibles, a affirmé M. Eyre.

« Ils contribuent à créer un environnement qui, dans certains coins, est permissif au racisme, à la discrimination, au harcèlement et à l’inconduite sexuelle. Ces problèmes sont systémiques. Nous ne pouvons accepter que nos propres gens soient lésés de l’intérieur. »

Les commentaires tranchés de M. Eyre ont été faits à la suite d’une table ronde lors d’une conférence sur la meilleure façon d’apporter un changement culturel durable aux Forces armées canadiennes, plus de cinq ans après le lancement de l’opération « Honour » pour lutter contre l’inconduite sexuelle.

« Nous avons vu des progrès lents, mais appréciables, dans le cadre de l’opération Honour, mais nous avons beaucoup de travail à faire », a déclaré la contre-amirale Rebecca Patterson, des Services de santé des Forces canadiennes. « Je ne me fais aucune illusion. Et c’est loin d’être terminé. »

Il sera essentiel d’avoir un leadership qui comprend la différence entre l’utilisation et l’abus de pouvoir, et qui est responsable de nourrir et de soutenir le changement, a déclaré M. Eyre.

« Et cela prend des mesures en commençant par le sommet. »