(Pékin) La Chine a déposé une plainte officielle auprès du Canada au sujet de t-shirts commandés par l’un des membres du personnel de l’ambassade du pays à Pékin, perçus comme une critique de la réponse de la Chine à l’épidémie de coronavirus.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a déclaré mardi aux journalistes que la Chine avait appelé le Canada à « mener une enquête approfondie sur l’incident et à lui donner une explication claire ».

L’incident est survenu après qu’un fabricant de t-shirts eut publié sur l’internet qu’un membre du personnel de l’ambassade du Canada avait commandé des t-shirts avec une image de chauve-souris. Cela semble faire référence à des allégations selon lesquelles le virus s’est développé en Chine à partir de chauves-souris, avant de se propager aux humains dans la ville de Wuhan, où des infections ont été signalées pour la première fois à la fin de 2019. Des médias canadiens ont dit que le logo était en fait un W en hommage au groupe de hip-hop new-yorkais Wu Tang Clan et qu’Ottawa s’était excusé pour tout malentendu.

Le gouvernement chinois est extrêmement sensible aux accusations selon lesquelles le pays est à l’origine de la pandémie et qu’il n’a pas réagi assez rapidement lorsque des cas ont été signalés pour la première fois à Wuhan.

Les t-shirts auraient été commandés l’été dernier, et on ignore s’il y en a encore en circulation.

La controverse met en lumière la détérioration des relations entre les deux pays au cours des deux dernières années après que la Chine eut demandé au Canada de libérer une dirigeante du géant des communications Huawei, recherchée pour fraude aux États-Unis.

Meng Wanzhou, qui est également la fille du fondateur de l’entreprise, nie les accusations. La Chine affirme que sa détention a des motivations politiques, liées à un effort américain pour étouffer l’expansion économique mondiale du pays. Ses avocats soutiennent qu’elle a fait l’objet d’abus de procédure et qu’elle devrait être libérée.

Le Canada a arrêté Meng Wanzhou à l’aéroport de Vancouver à la fin de 2018. En représailles apparentes, la Chine a arrêté l’ancien diplomate canadien Michael Kovrig et l’entrepreneur canadien Michael Spavor, a imposé des restrictions sur diverses exportations canadiennes vers la Chine et a condamné à mort un trafiquant de drogue canadien reconnu coupable après qu’on a soudainement ordonné la reprise de son procès.