Le gouvernement du Canada a nommé vendredi un représentant spécial fédéral pour faciliter les discussions entre l’industrie du homard commercial et les Premières Nations du Canada atlantique, dans la foulée du conflit sur les droits des pêcheurs autochtones en Nouvelle-Écosse.

Ottawa a nommé Allister Surette comme représentant spécial fédéral, sa mission est de communiquer avec les pêcheurs commerciaux et autochtones, et rétablir la confiance entre eux, selon un communiqué publié par Pêches et Océans Canada.

Allister Surette, recteur et vice-chancelier de l’Université Sainte-Anne depuis le 1er juillet 2011, « cherchera à renforcer la compréhension, et formulera des recommandations à la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, et à la ministre des Relations Couronne-Autochtones, de même qu’au public, pour que les parties puissent progresser vers une résolution pacifique », peut-on lire dans le communiqué.

Dans le but de réduire les tensions et de prévenir une nouvelle escalade de ce conflit, Allister Surette entrera en fonction dès maintenant selon Pêches et Océans Canada.

Au mois de septembre, la Première Nation micmaque de Sipekne’katik, dans l’ouest de la Nouvelle-Écosse, a lancé une pêche autorèglementée en vertu de l’arrêt Marshall.

Dans les semaines qui ont suivi, des casiers autochtones ont été coupés, un bateau a été incendié, des véhicules ont été détruits et un entrepôt qui contenait des prises autochtones a été endommagé tandis qu’un autre a été rasé par les flammes. Ces actes, posés parfois par des groupes de 200 personnes, ont suscité la condamnation de tous les partis au Parlement.

L’arrêt Marshall

La Cour suprême a confirmé il y a 21 ans le droit des communautés autochtones de l’est du pays de chasser et de pêcher pour « s’assurer une subsistance convenable ». Le 17 septembre 1999, le plus haut tribunal du pays a statué que Donald Marshall Jr. avait le droit, en vertu d’un traité ancestral, de pêcher les anguilles quand et où il le voulait — sans permis.

L’arrêt Marshall a également conclu que les communautés Mi’kmaqs, Malécites et Passamaquoddy de l’est du Canada pouvaient chasser, pêcher et se rassembler pour gagner « un moyen de subsistance convenable » — pour se procurer les « biens nécessaires ».

Carolyn Bennett, ministre des Relations Couronne-Autochtones, a affirmé vendredi que le travail d’Allister Surette permettra de suivre le chemin de la réconciliation avec les Premières Nations.

« Cela fait plus de 20 ans que l’arrêt Marshall a réaffirmé le droit des Mi’kmaq de pêcher pour gagner leur vie de façon convenable. Cette histoire a commencé en 1760-61, lorsque la Couronne a signé des traités de paix et d’amitié avec le peuple Mi’kmaq. Nous devons faire respecter et mettre en œuvre l’esprit et l’intention de ces traités, ce qui se fera en partenariat. »

« Les pêcheurs commerciaux et autochtones pêchent côte à côte depuis des décennies, et nous devons continuer à le faire. Vous avez partagé les quais, et nous devons trouver un moyen de partager également les ressources », a pour sa part déclaré Bernadette Jordan, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne.

La ministre a ajouté que le travail d’Allister Surette offrira « un environnement propice pour garantir que toutes les voix soient entendues tout au long du processus ».

Le nouveau représentant fédéral a indiqué qu’il acceptait cette nouvelle tâche avec beaucoup « d’humilité et d’enthousiasme ».

« J’écouterai attentivement les préoccupations des nations signataires de traités dont les droits ont été affirmés dans l’arrêt Marshall, ainsi que des parties prenantes du secteur de la pêche. Je me réjouis de créer un forum pour un dialogue respectueux, afin qu’ensemble, nous puissions aller de l’avant » a indiqué Allister Surette.

Allister Surette a été élu à l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse en 1993.

Il a été député de la circonscription d’Argyle jusqu’en 1998 et a occupé. Il a occupé les postes de ministre des Ressources humaines et des affaires acadiennes.