Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé lundi soir que le Canada fournira 25 millions de dollars additionnels, pour un total de 30 millions de dollars, en aide à la population libanaise après la double déflagration qui a ravagé la capitale la semaine dernière.

Les dons aideront à financer des services médicaux d’urgence et à offrir des abris, de la nourriture et d’autres articles essentiels à la population, selon le communiqué publié par le bureau du premier ministre, lundi soir.

Justin Trudeau a également annoncé que le gouvernement continuera d’égaler les dons que les Canadiens verseront au Fonds de secours pour le Liban jusqu’au nouveau maximum fixé à 5 millions de dollars.

« Ensemble, nous pouvons aider la population du Liban alors qu’elle entreprend de se remettre de cette tragédie et de procéder aux travaux de reconstruction », a déclaré le premier ministre Trudeau.

« Ces fonds aideront des partenaires de confiance à répondre aux besoins immédiats de la population et à contribuer au redressement rapide de la situation », peut-on lire dans le communiqué.

Mercredi dernier, la ministre canadienne du Développement international, Karina Gould, avait annoncé qu’Ottawa offrait 5 millions en aide humanitaire au Liban, dont 1,5 million versés à la Croix-Rouge libanaise, par l’entremise de la Croix-Rouge canadienne.

La veille de cette annonce, près de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium ont explosé dans le port de Beyrouth, soufflant une grande partie de la ville. Le pays était déjà fortement ébranlé par sa pire crise économique.

Près d’une semaine après les explosions, le conseil des ministres du Liban a remis sa démission en bloc, une décision prise sous la pression de plusieurs élus qui ont déjà claqué la porte ou exprimé leur intention de le faire en signe de protestation.

C’est ce qu’a indiqué le ministre de la Santé, Hamad Hassan, à l’issue d’une rencontre du cabinet lundi.

Le stock de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium était entreposé dans le port de Beyrouth depuis 2013 avec des mesures de sécurité minimes, en dépit de nombreux avertissements.

Les Libanais montrent du doigt la corruption et la négligence de leurs dirigeants pour cette catastrophe qui a fait au moins 160 morts et 6000 blessés.

Bessma Momani, professeur de sciences politiques à l’Université de Waterloo, a déclaré que l’aide initiale de 5 millions de dollars du gouvernement canadien était « inadéquate et qu’elle n’était pas à la hauteur de ce qu’un pays du G7 ayant des liens étroits avec la diaspora libanaise peut faire ».

Elle se demandait pourquoi le gouvernement avait fixé un plafond initial de 2 millions de dollars pour égaler les dons.

« C’est un moment où notre gouvernement devrait encourager (les Canadiens) à donner généreusement. »