(Ottawa) Le ministre fédéral des Affaires du Nord, Dan Vandal, dit avoir été révolté par les images de récents cas de « brutalité policière » contre des Autochtones au pays.

M. Vandal, qui est lui-même métis, a déclaré devant le comité des affaires autochtones et du Nord de la Chambre des communes, mardi, que le racisme systémique contre les premiers peuples découle de l’attitude coloniale du gouvernement fondateur du Canada, dont les principaux objectifs étaient de « civiliser, christianiser et assimiler les peuples autochtones à la vie canadienne ».

Il faudra selon lui une intervention drastique du gouvernement pour mettre fin à ce qu’il désigne comme la haine et la violence qui se sont manifestées dans les dernières semaines.

Des images ayant récemment fait surface montrent un homme inuit être renversé par la portière d’un véhicule de la Gendarmerie royale du Canada au Nunavut, de même que le chef d’une première nation du nord de l’Alberta se faire plaquer au sol et asséner un coup de poing à la tête lors de son arrestation pour une affaire de plaques d’immatriculation expirées.

Deux personnes autochtones ont également été abattues par la police au Nouveau-Brunswick ce mois-ci seulement : Chantel Moore, lors de ce qui était censé être un « contrôle de santé », et Rodney Levi, après que la GRC eut été appelée à se rendre dans un barbecue, où la présence d’une « personne indésirable » lui aurait été signalée.

« C’est quelque chose que notre pays, notre société ne peuvent vraiment plus endurer », a déclaré le ministre Vandal, mardi.

Il a rappelé que lorsqu’il s’est d’abord impliqué en politique, dans sa ville natale de Winnipeg, il y a 20 ans, la Commission d’enquête sur l’administration de la justice et les Autochtones était en cours au Manitoba. Elle a finalement abouti à une série de recommandations pour enrayer la discrimination subie par les Autochtones aux mains de la police, des tribunaux et du système correctionnel.

« En bout de ligne, 20 ans plus tard, la ville de Winnipeg n’a pas beaucoup changé. Il y a eu trois fusillades de jeunes Autochtones au cours des six derniers mois et c’est inacceptable », a-t-il lancé.

Lors de la réunion virtuelle du comité de la Chambre des communes, M. Vandal était accompagné du ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, et de la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett.

Cette dernière a soutenu que les Canadiens ont été confrontés à la « preuve indéniable » de l’existence de racisme systémique contre les peuples autochtones.

Les ministres Bennett et Miller ont tous évoqué des services de police communautaires autochtones comme piste de solution.

M. Vandal a également fait référence à l’engagement du gouvernement envers l’autodétermination des communautés autochtones afin qu’elles puissent « s’occuper de leur propre gouvernance, que ce soit les services de soutien aux enfants et aux familles, les services de police, ou encore la santé ».

« Je veux dire que cette philosophie de base va apporter, je pense, beaucoup plus de retombées positives que ce que nous avons fait jusqu’à présent. »