Le meurtre présumé de George Floyd par quatre policiers de Minneapolis a rappelé à Lily Speed-Namox la mort de son père.

La GRC avait raconté que Dale Culver, un homme âgé de 35 ans, semblait avoir du mal à respirer avant de mourir pendant qu’il était détenu en 2017 à Prince George, en Colombie-Britannique.

« Mon petit frère avait quatre ans et ma sœur avait six mois quand c’est arrivé. Elle ne connaîtra jamais son père », déplore Mme Speed-Namox, aujourd’hui âgée de 17 ans.

Si des accusations ont été portées contre les quatre policiers impliqués dans la mort de George Floyd, rien n’a encore été fait dans le cas de M. Culver.

Le Bureau indépendant des enquêtes de la Colombie-Britannique a annoncé la semaine dernière qu’il avait transmis son rapport à la direction des poursuites de la province sur la possibilité de porter des accusations contre cinq membres de la GRC impliqués.

Selon le directeur général des affaires civiles, Ronald J. MacDonald, il existe des motifs raisonnables pour croire que deux des policiers ont commis des infractions liées au recours à la force lors de l’arrestation et que les trois autres ont pu entraver la justice.

Ces allégations n’ont pas été prouvées devant les tribunaux.

La GRC a déclaré qu’elle coopérait avec les enquêteurs et qu’elle continuerait d’appuyer ses agents dans la prochaine phase du processus.

« L’impact que cette annonce peut avoir non seulement sur la famille du défunt, mais aussi sur nos employés, ne peut être sous-estimé. Nos pensées restent avec la famille pendant cette période difficile », a déclaré le caporal Chris Manseau.

M. Culver, un Autochtone des Premières Nations Gitxsan et Wet’suwet’en, a été arrêté à Prince George, en Colombie-Britannique, le 18 juillet 2017.

Il avait tenté de fuir en vélo. Les policiers avaient eu recours à du poivre de Cayenne pour l’arrêter. Ils ont remarqué que l’homme semblait avoir du mal à respirer et ont demandé des soins. M. Culver s’est effondré en sortant du véhicule de police et il est mort quelques instants plus tard, selon la police.

Selon M. McDonald, les cas de MM. Floyd et Culver diffèrent de plusieurs façons.

Au lieu de s’interroger sur la lenteur du processus canadien, il s’est demandé pourquoi le système américain avait été si rapide à accuser les policiers.

« Je dirais qu’une bonne enquête approfondie, appropriée, juste et objective pour une affaire comme celle de George Floyd aurait dû prendre plus de quelques jours. »

Le porte-parole de la direction des poursuites de la Colombie-Britannique, Dan McLaughlin, a dit que dans des cas aussi complexes que celui de M. Culver, il peut s’écouler des semaines ou des mois avant qu’une décision soit prise.

Les procureurs de la Couronne doivent évaluer s’il y a suffisamment de preuves pour étayer une probabilité substantielle de condamnation et si l’intérêt public nécessite des poursuites, a-t-il déclaré.

« Nous n’avons pas établi un calendrier pour l’achèvement du processus d’évaluation dans ce cas », a dit M. McLaughlin.

Debbie Pierre, une cousine et proche parente de Dale Culver, a exprimé sa satisfaction envers le Bureau indépendant des enquêtes, qui a tenu la famille au courant tout au long du processus.

« Nous faisons confiance au processus et espérons que la justice prévaudra ici et que des changements se produiront », a-t-elle souhaité.