(Calgary) Un couple de retraités coincés en Inde en raison de la pandémie de COVID-19 a été tué et volé avant de pouvoir prendre un vol pour le Canada.

« C’est une perte tragique que nous ne pourrons jamais combler à nouveau », a déclaré mercredi leur gendre, Kam Rathore.

M. Rathore a indiqué que Kirpal Minhas, âgé de 67 ans, et son épouse Davinder, âgée de 65 ans, se sont rendus dans la région du Punjab, dans le nord de l’Inde, en novembre pour vérifier l’état de logements qu’ils possédaient là-bas.

Il s’agissait du premier voyage de retour vers l’Inde de ces résidents permanents qui dirigeaient une entreprise de transport depuis leur arrivée au Canada à la fin de 2016.

M. Rathore a raconté que ses beaux-parents devaient rentrer chez eux à Calgary au début d’avril, mais que leur vol a été annulé lorsque la COVID-19 a brutalement freiné le trafic aérien mondial.

Il a dit que la famille a tenté de leur trouver une place sur un vol de rapatriement du gouvernement canadien, mais qu’elle en a été incapable parce qu’ils n’étaient pas citoyens.

Les proches leur ont réservé des billets pour un autre vol organisé par un groupe de bénévoles de Vancouver à la fin avril, mais celui-là aussi a été annulé.

« À l’époque, nous ne craignions pas pour leur vie », a déclaré M. Rathore, ajoutant que la famille espérait réussir à les faire monter à bord d’un autre vol prochainement.

Les deux fils du couple résident aux États-Unis — l’un à Austin, au Texas et l’autre à New York — et leurs deux filles résident dans le nord-est de Calgary. Le couple vivait avec l’un d’eux.

Les enfants étaient en contact fréquent avec leurs parents lorsqu’ils étaient à l’étranger.

« Depuis qu’ils ont atterri à la mi-novembre, une routine de prendre de leurs nouvelles, même deux ou cinq minutes par jour, le matin et le soir s’était installée », a déclaré M. Rathore.

Il a raconté que sa femme a commencé à s’inquiéter lorsque ses parents n’ont pas rappelé vendredi. Elle a demandé à des voisins en Inde d’aller s’assurer que le couple allait bien. Des proches ont été informés de leur mort samedi matin.

M. Rathore a déclaré qu’on lui avait dit que la police avait arrêté un locataire qui s’occupait de l’un des immeubles de ses parents et deux autres hommes, mais qu’aucune accusation n’a été portée.

Il a soutenu que des bijoux, de l’argent, des cartes bancaires et des téléphones avaient été volés. La police lui aurait dit que les suspects surveillaient les habitudes quotidiennes de ses parents depuis un certain temps.

M. Rathore a déclaré qu’on lui avait dit que trois hommes avaient maîtrisé son beau-père dans sa chambre entre 19 h 30 et 20 h 30 vendredi et l’avaient poignardé à plusieurs reprises.

Il a dit avoir compris que sa belle-mère était sortie se promener, et que les agresseurs, qui se cachaient dans la maison lorsqu’elle est revenue 15 à 20 minutes plus tard, l’ont attaquée et étranglée.

La famille élargie en Inde s’est organisée afin que le couple soit incinéré mardi selon la tradition sikhe. Leurs enfants en Amérique du Nord ont été anéantis de ne pas pouvoir leur rendre en personne un dernier hommage en raison des restrictions de voyage liées aux coronavirus, a déclaré M. Rathore.

Il est reconnaissant que la police de Phagwara, dans le nord de l’Inde, ait procédé aux arrestations si rapidement.

En vertu de la Charte des services consulaires du Canada, seuls les citoyens canadiens sont admissibles à l’aide consulaire.

« Nous offrons nos sincères condoléances à la famille et aux proches de deux résidents permanents du Canada décédés en Inde », a déclaré la porte-parole d’Affaires mondiales, Angela Savard, dans un message.

« En raison des dispositions de la Loi sur la protection des renseignements personnels, aucune autre information ne peut être divulguée », a-t-elle affirmé.

Note aux lecteurs :
Version corrigée. Dans une version précédente, on indiquait que le couple avait été tué samedi ; or, il a été tué vendredi soir.