Un deuxième avion s’est envolé en direction de la Chine pour rapatrier un autre groupe de Canadiens qui veut fuir le centre de l’épidémie du nouveau coronavirus qui a fait des centaines de morts dans ce pays.

Le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, en a fait l’annonce dimanche en Éthiopie, où il accompagne le premier ministre Justin Trudeau en tournée africaine.

Selon M. Champagne, les autorités sont encore en train de réviser la liste des passagers, mais il s’attend à ce que l’appareil soit plein lorsque celui-ci partira de Wuhan, lundi.

« L’avion doit quitter le 10 février, ramenant ainsi le dernier groupe de Canadiens qui souhaitent être rapatriés le 11 (février) », soit mardi, selon ce qu’a indiqué le ministre.

Un premier avion de Canadiens transportant 174 personnes est arrivé vendredi à la base militaire de Trenton en Ontario. Un autre groupe de 39 Canadiens, à bord d’un vol américain, est arrivé également vendredi à la base de Trenton. Ces 213 personnes ont été placées en isolement pour une période de 14 jours à la Base des Forces canadiennes Trenton afin de s’assurer qu’elles n’ont pas contracté la maladie.

PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Un premier avion de Canadiens transportant 174 personnes est arrivé vendredi à la base militaire de Trenton en Ontario.

L’administratrice en chef de la santé publique du Canada, Theresa Tam, a fait savoir qu’aucune de ces 213 personnes n’a présenté de symptôme.

L’objectif est d’éviter la propagation du nouveau coronavirus après des gens dont la santé est déjà fragile.

Mme Tam a annoncé en fin d’après-midi qu’elle levait la quarantaine pour les huit membres personnel médical des Forces armées canadiennes qui ont accompagné les voyageurs à leur retour.

« Ces personnes ne courent pas de risque d’exposition au nCoV-2019, car elles n’ont pas passé de temps au foyer de l’épidémie, ont suivi les protocoles appropriés de prévention et de contrôle des infections – dont l’usage d’équipement de protection individuelle – et n’ont pas eu de contact sans protection avec des passagers ou des personnes susceptibles d’avoir contracté le virus », a-t-elle déclaré par communiqué.

Selon la Loi sur la mise en quarantaine, l’administratrice en chef a le pouvoir discrétionnaire de déterminer, au cas par cas, si une quarantaine peut être écourtée.

Le gouvernement canadien surveille aussi de près la situation à bord de deux navires de croisière, l’un au large du Japon et l’autre à Hong Kong, où 285 Canadiens font partie des passagers placés en quarantaine.

Sept Canadiens ont été infectés par le coronavirus à bord du bateau de croisière au large du Japon sur les 3700 personnes à bord.

Une menace faible

Le Canada se tient prêt à aider les autorités chinoises si elles demandaient de l’aide supplémentaire pour contenir le coronavirus.

S’exprimant dimanche lors d’une conférence de presse, M. Trudeau a maintenu que le virus représente une faible menace pour la santé des Canadiens.

« Les mesures que nous avons prises conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé et de notre propre médecin hygiéniste en chef sont efficaces jusqu’à présent, a-t-il fait valoir. Nous continuons de surveiller la situation à l’échelle internationale, de travailler avec nos partenaires, en particulier l’OMS, pour nous assurer que tout ce que nous faisons est conforme à ce qui doit être fait pour assurer la sécurité des Canadiens. »

La Chine a pris des mesures extraordinaires pour empêcher le virus de se propager, notamment en mettant en quarantaine des villes entières comme Wuhan. M. Trudeau a indiqué dimanche que le Canada avait fourni, à la demande de la Chine, du matériel médical comme des masques faciaux et d’autres équipements de protection.

« Nous allons continuer à travailler avec les autorités chinoises pour nous assurer qu’elles disposent des ressources nécessaires pour contenir ce virus, a-t-il déclaré. Nous reconnaissons que c’est une période difficile et incertaine pour elles et pour le reste du monde, mais en tant que communauté internationale, nous devons continuer à travailler ensemble et nous sommes là pour aider. »

Le coronavirus est plus meurtrier que le SRAS en 2003 puisque le nombre de ses victimes a atteint 811 morts. On a recensé de 37 000 cas, dont la très grande majorité en Chine.