(Ottawa) Postes Canada a demandé aux producteurs de cannabis de cesser d’expédier de la marijuana vers une petite île de l’est du pays, afin de freiner la forte augmentation du nombre de camions postaux interceptés et fouillés par les douaniers américains.

L’île Campobello, située à l’extrémité sud-ouest du Nouveau-Brunswick, est seulement accessible à l’année par un pont. Mais ce pont part du Maine, de sorte que tout le courrier destiné à la petite localité canadienne doit transiter par les États-Unis. Or, au cours de l’année dernière, les résidants canadiens ont connu une augmentation du nombre de leurs lettres et colis inspectés et saisis par les douaniers américains.

Des résidents de l’île de moins de 900 habitants affirment que cela se produit si souvent qu’ils ont l’impression que leur vie privée est violée. Et plusieurs pointent du doigt la légalisation du cannabis au Canada. L’usage récréatif de marijuana est légal dans l’État du Maine, mais la loi américaine ne permet pas d’en expédier hors des frontières.

Postes Canada a tenté de devancer le problème en « scellant » les camions postaux canadiens qui se dirigent vers l’île Campobello. Mais Postes Canada « voit ses véhicules interceptés régulièrement et des colis sont saisis », selon une note d’information préparée pour la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand, responsable de la poste.

Postes Canada a donc envoyé une lettre aux producteurs de cannabis autorisés, en octobre, leur demandant de mettre fin aux expéditions de cannabis vers l’île Campobello. Cannabis Nouveau-Brunswick confirme de son côté qu’il a cessé les expéditions vers l’île. Mais les fouilles se poursuivent toujours.

Certains résidents soutiennent que le problème serait résolu s’il existait un service de traversier à l’année entre l’île et le Nouveau-Brunswick.