(Toronto) La Gendarmerie royale du Canada participe au processus d’identification des restes des victimes qui se trouvaient à bord de l’avion de ligne ukrainien abattu la semaine dernière à Téhéran par l’armée iranienne.

La police fédérale canadienne (GRC) n’est pas présente sur place, mais le corps policier coordonne une collecte de matériel qui servira à identifier les dépouilles des 57 citoyens canadiens ayant perdu la vie en Iran, explique une porte-parole.

« Aucune assistance du Canada pour l’identification des victimes de la catastrophe n’a été demandée sur le terrain pour le moment, a déclaré Catherine Fortin. La GRC est en train de créer des profils d’ADN ici au Canada pour aider l’Iran dans l’identification des victimes canadiennes. »

Une bonne partie de ce travail consiste en la collecte d’échantillons biologiques auprès des familles des victimes, précise-t-elle.

Sur les 176 occupants de l’avion, pas moins de 138 se dirigeaient vers le Canada, selon les autorités fédérales. La Presse canadienne a confirmé de façon indépendante qu’au moins 89 victimes entretenaient des liens avec le Canada. Il s’agit surtout d’étudiants et d’enseignants qui revenaient au pays après avoir rendu visite à leurs proches en Iran durant les vacances des Fêtes.

Catherine Fortin affirme que la GRC, qui administre le bureau de l’organisation intergouvernementale Interpol à Ottawa, s’est impliquée à la demande du bureau correspondant à Téhéran.

La GRC collaborera avec les forces de police locales pour entrer en contact avec les proches des victimes au Canada, ajoute Mme Fortin.

David Sweet, auparavant scientifique en chef de la section d’identification des victimes de catastrophes d’Interpol, explique que les profils d’ADN générés en sol canadien seront ensuite comparés à des fragments de dents, d’os de la mâchoire et d’autres tissus retrouvés sur les lieux de l’écrasement du 8 janvier.

Le docteur Sweet, également professeur d’odontologie à l’Université de la Colombie-Britannique, souligne que le Canada est un chef de file dans ce domaine.

Selon lui, l’Iran est pour sa part mal outillé pour répondre à ce genre de catastrophe, comme le reste de la communauté internationale d’ailleurs.

« La formation et le développement des capacités doivent se faire sur une certaine période de temps, mais personne ne s’en soucie », déplore-t-il.

« Il est question de mort, et on ne veut pas penser à ce genre de chose en temps normal. Puis quand quelque chose comme ça se produit tout d’un coup et qu’on réalise qu’on a vraiment besoin de quelqu’un, vers qui peut-on se tourner ? »