(Ottawa) Le gouvernement fédéral tente d’empêcher Meng Wanzhou de consulter certains documents dans le cadre de ses procédures d’extradition, en plaidant que la divulgation d’informations sensibles nuirait à la sécurité nationale du Canada.

Dans une déclaration sous serment déposée en Cour fédérale, le directeur général d’Affaires mondiales Canada pour le sud de l’Asie soutient que la divulgation aux avocats de Mme Meng d’informations sensibles pourrait saper la stratégie diplomatique d’Ottawa et nuire à la vie de certains Canadiens.

David Hartman affirme que la Chine impute régulièrement aux gouvernements étrangers les conséquences de ses propres gestes et qu’il est dans l’intérêt du Canada de veiller à ce que la gestion de la relation Ottawa-Pékin ne soit pas troublée par la divulgation d’informations sensibles.

Des correspondances caviardées entre le service d’espionnage canadien et la police fédérale américaine concernant l’arrestation de Mme Meng à Vancouver, en décembre 2018, ont déjà été rendues publiques dans cette affaire, mais le procureur général du Canada s’oppose à la divulgation d’informations supplémentaires lors d’une prochaine audience plus tard ce mois-ci.

Les autorités américaines veulent que la directrice des finances de Huawei soit extradée pour faire face aux États-Unis à des accusations de fraude. Washington soutient que Mme Meng, par de fausses déclarations, a violé les sanctions américaines contre l’Iran, ce qu’elle nie catégoriquement.

Une autre déclaration sous serment, déposée par Michel Guay, un agent du Service canadien du renseignement de sécurité, indique que si l’information était divulguée, elle permettrait d’identifier des informateurs ou des agents d’autres services de renseignement, ce qui porterait atteinte à la sécurité nationale.