(Victoria) L’ancienne juge devant examiner les allégations de racisme envers les Autochtones dans le système de santé de la Colombie-Britannique demande aux patients, aux familles, aux médecins et aux infirmières de venir raconter leurs histoires.

Mary Ellen Turpel-Lafond a déclaré jeudi que les allégations selon lesquelles le personnel des urgences jouerait à un jeu pour deviner l’alcoolémie des patients autochtones sont inquiétantes, mais les professionnels de la santé qui fourniront des informations seront protégés.

Comme, leurs ordres professionnels soutiennent son enquête, médecins et infirmières ne devraient pas craindre de perdre leur emploi, même si les lois de la Colombie-Britannique sur les dénonciateurs ne s’appliquent pas aux autorités sanitaires, a-t-elle dit.

Comme contraindre les médecins à témoigner peut être difficile, Mme Turpel-Lafond espère que ceux qui témoigneront ne seront pas « humiliés » comme l’ont été les Autochtones, victimes du racisme.

« Si je constate toutefois qu’il y a eu des violations du Code pénal ou des normes des organisations professionnelles de la santé dans le cadre de cet examen, je le signalerai aux autorités compétentes », s’engage-t-elle.

Selon elle, cet examen, contrairement à la commission d’enquête réclamée par certains groupes autochtones, est la voie la plus rapide pour lutter contre le racisme en cours.

Le racisme existe dans tout le système de soins de santé de la province, les Autochtones qui veulent obtenir des soins se font poser souvent des questions non pertinentes sur leur intoxication ou leur toxicomanie, déplore Mme Turpel-Lafond.

Son équipe comprend un ancien hygiéniste en chef de la province, le Dr Perry Kendall, et des professionnels autochtones ayant une expérience clinique, et des analystes qui examineront les données sur le nombre d’Autochtones utilisant le système de soins de santé.

Elle prévoit de remettre un rapport initial dans quelques mois au ministre de la Santé Adrian Dix, qui l’a nommée le 18 juin pour mener cet examen.

Cependant, Mme Turpel-Lafond mentionne que les responsables sanitaires devront répondre aux allégations de racisme. Elle compte demander à ceux qui ne l’ont pas fait de s’expliquer.

Elle exhorte les peuples autochtones à remplir un questionnaire confidentiel sur leurs expériences. Toute personne ayant de l’expérience ou des connaissances sur le racisme pourrait fournir des informations par courrier électronique ou par téléphone.