(Ottawa) L’Iran aurait accepté d’indemniser les familles des victimes d’origine étrangère ayant péri à bord du vol commercial ukrainien abattu par les forces iraniennes en janvier. Parmi les 176 passagers décédés, on a dénombré 55 citoyens canadiens et 30 résidents permanents.

Selon Affaires mondiales Canada, c’est l’Ukraine qui va mener les négociations avec l’Iran, au nom des cinq pays ayant perdu des citoyens dans la tragédie du vol PS752.

Au moment de la catastrophe, l’Iran a nié sa responsabilité durant des jours avant d’admettre que son armée avait abattu, par erreur, le Boeing 737 opéré par le transporteur Ukraine International Airlines.

Dans un communiqué publié jeudi, le gouvernement du Canada confirme s’être entendu avec l’Afghanistan, la Suède et le Royaume-Uni pour désigner l’Ukraine à titre de porte-parole de leur Groupe international de coordination et d’intervention dans les négociations avec l’Iran.

La nouvelle avait d’abord été annoncée par la ministre suédoise des Affaires étrangères, en début de journée jeudi.

« Nous avons signé une entente mutuelle selon laquelle nous allons négocier ensemble, avec l’Iran, des indemnités pour les proches des victimes », a déclaré la ministre Ann Linde à l’agence de presse suédoise TT.

En réponse à une question demandant si l’Iran allait réellement verser des compensations financières aux familles, la ministre Linde a assuré qu’il n’y avait « aucun doute là-dessus », ajoutant qu’une première ronde de discussions devrait avoir lieu sous peu.

Les diplomates des États ayant perdu des citoyens dans la catastrophe aérienne font front commun depuis des mois pour faire pression sur l’Iran afin d’obtenir une meilleure collaboration dans l’enquête et les démarches d’indemnisation des familles.

La reconnaissance de responsabilité par l’Iran était survenue après que des rapports des services de renseignement canadiens et américains eurent révélé l’implication des Gardiens de la révolution dans le drame. Téhéran s’est défendu en plaidant qu’une « erreur humaine » avait entraîné le tir de missiles en direction de l’avion de ligne.

L’avion commercial a été abattu, le 8 janvier, en bordure de Téhéran, peu de temps après son décollage. Quelques heures plus tôt, l’Iran avait lancé une pluie de missiles vers des troupes américaines basées en Irak.

Le Boeing ukrainien était en direction de Kiev avec à son bord 55 citoyens canadiens et 30 résidents permanents ; 11 citoyens ukrainiens ; 17 citoyens et résidents suédois ; quatre citoyens afghans ; et quatre citoyens britanniques.