(Victoria) Une cérémonie virtuelle, au cours de laquelle toutes les personnes impliquées ont montré un document fraîchement signé à une caméra, a peut-être marqué le début d’une nouvelle relation entre les chefs héréditaires de la nation Wet’suwet’en et les gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique.

Les représentants des gouvernements et les chefs héréditaires, qui s’opposent à un projet d’oléoduc traversant leur territoire ancestral, ont signé un protocole d’accord avait été négocié quand manifestations et occupations ont paralysé le pays en début d’année.

« Chacun notre tour, nous avons signé pendant que la cérémonie était enregistrée. Tout le monde peut le voir », a déclaré le ministre des Relations avec les Autochtones et de la réconciliation de la Colombie-Britannique, Scott Fraser.

La traditionnelle cérémonie de signature en personne n’a pas se dérouler afin de respecter les directives des responsables de la santé publique pour empêcher la propagation de la COVID-19.

Le mémorandum ne parle pas de l’opposition d’une partie de la nation Wet’suwet’en au projet d’oléoduc de Coastal GasLink visant à transporter du gaz naturel vers un terminal d’exportation à Kitimat. Toutefois, il reconnaît les droits et les titres de la Première Nation dans le cadre de leur système de gouvernance.

Le protocole établit un échéancier s’étendant sur une période de 12 mois pour les négociations touchant des compétences en matière d’aménagement du territoire, des ressources naturelles, en gestion de l’eau, de la faune et de la protection sociale des enfants et des familles.

Un chef héréditaire, Dini’ze Woos, a déclaré dans un communiqué que l’accord permettra d’œuvrer pour une meilleure compréhension et des relations plus solides entre les Wet’suwet’en, le Canada et la Colombie-Britannique.

« Le peuple wet’suwet’en, quelles que soient ses opinions politiques, peut maintenant envisager la certitude. Nos priorités sont les suivantes : mobiliser les mesures de sécurité pour tous les Wet’suwet’en, promulguer l’existence des Wet’suwet’en et sanctifier nos traditions wet’suwet’en. »

Les Wet’suwet’en sont régis à la fois par un système traditionnel de chefs héréditaires et par des conseils de bande élus.

Cinq conseils élus de Wet’suwet’en avaient signé des accords avec Coastal GasLink, permettant la construction de l’oléoduc.

Les chefs élus déplorent avoir été exclus du processus de négociation. Ils ont publié jeudi un communiqué pour réfuter la validité de l’accord, car elle n’a pas été approuvée par la population. Ses chefs ont réclamé la démission de la ministre fédérale des Relations Couronnes-Autochtones, Carolyn Bennett.

« Nous devons exprimer notre manque total de confiance envers toutes les parties dans ce processus de négociation accéléré, ont commenté les quatre chefs élus. Elles n’ont pas reçu de mandat du peuple. »

Mme Bennett dit que l’accord est une étape importante vers le rétablissement des relations avec les Wet’suwet’en.

« Alors que les négociations sont entamées, un processus de mobilisation exhaustif, inclusif et transparent viendra appuyer les parties afin qu’elles collaborent pour conclure un accord définitif sur l’affirmation et la mise en œuvre des droits et du titre des Wet’suwet’en. »