(Halifax) Il semble qu’un hélicoptère de type Cyclone se soit abîmé dans les eaux au large de la Grèce de façon soudaine et avec grande vélocité, mais il pourrait être difficile pour les enquêteurs de déterminer les causes de la tragédie sans récupérer l’engin.

C’est du moins l’opinion formulée par d’anciens officiers des Forces armées canadiennes, à la suite de la tragédie qui a causé la mort des six personnes à bord de l’appareil, mercredi, dans la Méditerranée au moment où celui-ci était en route vers la frégate HMCS Fredericton.

Un Québécois, le capitaine Maxime Miron-Morin, de Trois-Rivières, est l’une des six victimes. Les autres, également des membres des Forces canadiennes, sont le capitaine Brenden Ian McDonald, de New Glasgow, en Nouvelle-Écosse, le capitaine Kevin Hagen, de Nanaimo, en Colombie-Britannique, du sous-lieutenant Matthew Pyke, de Truro, en Nouvelle-Écosse, du caporal-chef Matthew Cousins, de Guelph, en Ontario, et de la sous-lieutenante Abbigail Cowbrough, de Toronto.

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En haut, de gauche à droite : Matthew Pyke, Matthew Cousins, Abbigail Cowbrough. En bas, de gauche à droite : Kevin Hagen, Maxime Miron-Morin, Brenden Ian McDonald

Larry McWha, un colonel à la retraite et l’ancien officier commandant du 423e Escadron, qui manœuvre les hélicoptères de type CH-148 à partir de la base de Shearwater en Nouvelle-Écosse, note que les images du secteur montrent que le périmètre des décombres n’est pas vaste et que la nappe de pétrole n’est pas largement répandue. Selon lui, ça laisse croire que ce fut un écrasement violent et à haute vitesse qui a causé le bris immédiat de portions de l’appareil.

Il compare cette tragédie à l’écrasement d’un avion sur terre qui laisse « un trou noir d’où se dégage de la fumée » au point d’impact.

Ken Hansen, un analyste de défense indépendant de Halifax et un ancien officier naval, qualifie l’écrasement de déroutant car les quelques informations rendues publiques jusqu’à maintenant ne donnent aucune indication voulant que l’équipage ait été conscient d’un problème potentiel.

M. Hansen a relaté que des sources à la 12e Escadre Shearwater, la station de l’hélicoptère, lui ont dit qu’il s’agissait « d’un équipage étoile, des gens de haut niveau », et il dit que les chances que l’accident soit dû à une erreur de pilotage sont très minces.

De plus, M. Hansen dit avoir été informé que l’entretien de l’appareil avait été « complètement refait » récemment avant le déploiement.

« C’est quelque chose qui aurait été normalement effectué à un appareil qui allait quitter en déploiement pendant six mois. Il était en parfaite condition », a-t-il déclaré.

Le Cyclone est muni d’un système d’autodiagnostic et M. Hansen note qu’il peut permettre d’avertir les navigants de problèmes bien avant qu’ils ne soient découverts par une observation directe.

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Un hélicoptère CH-148 Cyclone

Comme M. McWha, M. Hansen pense que le périmètre des décombres démontre que le Cyclone a frappé l’eau avec une grande force.

« Ça veut dire qu’un évènement majeur est survenu, quelque chose de catastrophique », résume M. Hansen.

De ce qu’il sait de l’écrasement, M. McWha affirme qu’il pourrait s’avérer crucial de retrouver autant de parties de l’hélicoptère — une tâche qui s’annonce compliquée en raison de la profondeur de l’eau dans la région.

À l’exception d’une porte et de quelques petites pièces, l’appareil a disparu sous la surface et n’a pas été localisé.