(Ottawa) La façon dont les gouvernements financent le combat au pays contre la crise des opioïdes pourrait expliquer « un manque de progrès » sur la question, selon un document récemment divulgué sur une solution de rechange envisagée par Santé Canada.

Le document obtenu par La Presse canadienne indique que les fonctionnaires fédéraux devraient concentrer le financement là où les fournisseurs de services peuvent prouver qu’ils aident les personnes atteintes de troubles liés à la consommation d’opioïdes.

Santé Canada examine depuis des mois des programmes de financement fondés sur des résultats fructueux dans le cadre d’un effort fédéral plus vaste visant à trouver de nouvelles façons de financer et de tester les services sociaux d’une manière qui limite les risques pour les coffres du gouvernement.

Comment cela fonctionne-t-il ? Un fournisseur de services, généralement un organisme sans but lucratif, s’associe à une entreprise privée pour financer un projet — et le gouvernement rembourse les coûts si le projet est un succès.

Le document recommande que les gouvernements se concentrent sur des projets pour les populations présentant un risque élevé, avec des objectifs clairement définissables, ou « des preuves suggérant qu’ils peuvent atteindre les résultats cibles ».

Santé Canada dit qu’il examine le rapport, mais n’a pas fixé d’échéancier pour une décision.

« Santé Canada continuera d’explorer des approches novatrices de financement des interventions afin d’identifier de nouvelles façons plus efficaces de soutenir les Canadiens souffrant de troubles liés à la consommation d’opioïdes », a écrit la porte-parole Maryse Durette dans un courriel.

Le document est un rapport définitif du Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto (CAMH) — le plus grand hôpital d’enseignement en santé mentale du Canada — et du MaRS Centre for Impact Investing, qui aidaient Santé Canada à étudier l’impact social des modèles de financement.

Une section du rapport note les implications politiques pour les gouvernements.

Le document indique que certaines décisions de financement pourraient être plus difficiles à défendre que d’autres dans l’opinion publique. Et le remboursement à certains investisseurs pourrait être mal perçu, même s’ils ont financé des projets qui ont atteint leurs objectifs.

À la mi-janvier, la ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu, a parlé d’évaluer le succès du financement fédéral autrement qu’en comptabilisant le nombre d’aiguilles achetées par une clinique, le nombre d’affiches d’information mises en place ou le nombre de rencontres avec des patients d’un groupe.

« Ce que nous voulons vraiment connaître, ce sont les résultats », a-t-elle déclaré lors d’une visite dans le Downtown Eastside de Vancouver.

« Nous travaillons donc avec nos partenaires sur ces évaluations et essayons de parvenir à une évaluation des résultats plus tangible afin de pouvoir répondre à ces questions. »