(Ottawa) Les dépenses militaires canadiennes devraient rester stagnantes cette année, malgré les appels des États-Unis à les intensifier.

Cela pourrait créer des moments difficiles lorsque le premier ministre Justin Trudeau rencontrera d’autres dirigeants de l’alliance militaire de l’OTAN à Londres la semaine prochaine.

Les 29 membres de l’OTAN ont convenu en 2014 de s’efforcer de porter à 2 % de leur produit intérieur brut leurs dépenses militaires en une décennie.

Cet engagement a pris une importance nouvelle ces dernières années quand le président américain Donald Trump demande à tous les alliés de l’OTAN de consacrer leur juste part à la défense.

Les nouveaux chiffres de l’OTAN publiés avant le sommet de Londres évaluent que le Canada ne dépensera que 1,31 % de son PIB pour ses forces armées cette année.

Il s’agit du même pourcentage que l’année précédente, et cela place le Canada au 20e rang sur les 29 membres de l’OTAN en ce qui a trait au ratio entre le PIB et les dépenses militaires.

Seulement neuf d’entre eux ont atteint l’objectif de 2 %.

Les membres de L’OTAN avaient également convenu en 2014 de consacrer 20 % de leurs dépenses militaires à de l’équipement. Au Canada, cette proportion devrait passer de 11,9 à 13,3 %, ce qui classerait le pays au 24e rang sur les 29 membres.

Le sujet des dépenses devrait occuper une place importante dans les discussions lorsque Justin Trudeau et d’autres dirigeants de l’OTAN se réuniront à l’occasion du 70e anniversaire de l’alliance, créée en 1949 pour protéger l’Amérique du Nord et l’Europe occidentale de l’Union soviétique.

Donald Trump a alimenté une grande partie de ce débat en reprochant publiquement à certains alliés européens de ne pas investir davantage dans leur propre défense. Le président américain et son administration ont également exprimé — tant en public et qu’en privé leur frustrationface aux dépenses militaires du Canada.

« Le président Trump a raison d’insister sur l’importance du fait que les alliés européens et le Canada doivent dépenser davantage, a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, lors d’une conférence de presse vendredi. Et il a transmis ce message très clairement aux alliés à plusieurs reprises. Mais les alliés européens et le Canada ne devraient pas investir dans la défense pour plaire au président Trump. Ils devraient investir dans la défense, car nous sommes confrontés à de nouvelles menaces et de nouveaux défis. »

Ottawa a laissé entendre que ses dépenses militaires augmenteraient considérablement au cours de la prochaine décennie, en raison, entre autres, de l’achat de nouveaux avions de combat et navires de guerre, dont la facture devrait s’élever à environ 70 milliards.

La politique de défense du gouvernement libéral de 2017 montre néanmoins que les dépenses n’atteindront que 1,4 % du PIB d’ici 2024-2025.