(Halifax) Alors que l’ouragan Dorian se dirige vers le nord, les responsables de la gestion des situations d’urgence et les météorologues au Canada atlantique mettent la population en garde contre toute insouciance avant l’arrivée prévue de la tempête dans la région en fin de semaine.

L’ouragan de catégorie 2 a frappé la côte sud-est des États-Unis jeudi, atteignant les côtes de la Caroline du Nord et privant de courant plus de 200 000 ménages et entreprises. Dorian a fait au moins 20 morts dans son sillage aux Bahamas, dont une Canadienne de Windsor, en Ontario.

Linda Libby, météorologue à Environnement Canada, a déclaré que Dorian était « certainement sur la voie » des provinces de l’Atlantique et qu’il restait à savoir si le puissant système de tempête passerait d’un niveau tropical à post-tropical d’ici à samedi, dans certaines régions du Canada atlantique.

« Nous examinons une large bande traversant le Canada atlantique et le Québec qui pourrait subir les impacts de Dorian », a affirmé Mme Libby.

Le Centre canadien de prévision des ouragans a déclaré que la projection la plus probable entraînerait Dorian dans le sud des Maritimes samedi. La tempête pourrait traverser l’est de la Nouvelle-Écosse tard dans la journée.

Selon les prévisions, les vents violents et les précipitations devraient avoir des impacts majeurs sur le sud-est du Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, l’ouest de Terre-Neuve et la Basse-Côte-Nord au Québec.

Le bureau de gestion des urgences de la Nouvelle-Écosse et le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador ont appelé les résidants à s’assurer de disposer de suffisamment de nourriture, d’eau, de médicaments et de fournitures pour au moins 72 heures.

Une trajectoire imprévisible

L’Organisation des mesures d’urgence du Nouveau-Brunswick et le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard ont lancé des appels similaires.

« Les gens devraient prendre les mesures nécessaires pour se préparer dès maintenant. Les Néo-Brunswickois doivent s’informer des plus récentes prévisions météorologiques et prendre les mesures adéquates pour répondre à leurs besoins », a affirmé le directeur de l’Organisation des mesures d’urgence du Nouveau-Brunswick, Greg MacCallum.

« Bien sûr, la trajectoire de l’ouragan est très imprévisible, comme la plupart des tempêtes […] Mais ce qui nous préoccupe, ce sont les similitudes avec l’ouragan Juan qui a frappé Halifax il y a quelques années », a déclaré la responsable de la gestion des catastrophes à la municipalité régionale de Halifax, Erica Fleck.

Mme Fleck a souligné que Juan avait frappé Halifax à la fin du mois de septembre 2003 avec des vents soutenus de 150 kilomètres/heure, et des rafales d’environ 170 kilomètres/heure.

« L’ouragan Dorian est un peu moins puissant que cela, mais nous sommes toujours préoccupés par les vents très violents attendus », a-t-elle déclaré lors d’un point de presse au centre de commandement des mesures d’urgence de la ville.

Cette année encore, les précipitations devraient être importantes, avec les quantités les plus élevées probablement pour la Nouvelle-Écosse et la région du golfe du Saint-Laurent, avec une possibilité pouvant aller jusqu’à 100 millimètres au nord et à l’ouest de Dorian.