Alors que les deux pays étaient plongés en pleine crise diplomatique, l’hiver dernier, le premier ministre chinois Li Keqiang a refusé de s’entretenir directement au téléphone avec Justin Trudeau, a confirmé à La Presse une source gouvernementale.

Le premier ministre du Canada a demandé un entretien téléphonique avec son homologue à Pékin afin de discuter de divers cas consulaires, selon ce qu’a expliqué Chantal Gagnon, porte-parole de Justin Trudeau.

Il voulait « demander personnellement la clémence » pour le Canadien Robert Schellenberg, condamné à mort pour trafic de stupéfiants, et « réitérer notre appel à la libération immédiate de Michael Kovrig et de Michael Spavor », a-t-elle précisé.

La demande a été ignorée, comme l’a d’abord rapporté CBC. Au bureau de M. Trudeau, on a précisé que « nous publions toujours un compte rendu des conversations téléphoniques entre le premier ministre et ses partenaires internationaux ».

Les sommaires de ces entretiens entre dirigeants sont normalement transmis aux journalistes parlementaires. Il n’existe pas de compte rendu d’une conversation entre Li Keqiang et Justin Trudeau pour 2019.

Les relations sino-canadiennes sont tendues à l’extrême depuis l’arrestation, en décembre dernier, à Vancouver, de Meng Wanzhou, directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei.

AP

Les Canadiens Michael Kovrig (gauche) et Michael Spavor (droite)

Dans les jours qui ont suivi, les Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor ont été placés en détention en Chine, soupçonnés d’avoir porté atteinte à la sécurité nationale chinoise. Ils ont depuis été formellement arrêtés.

En janvier, un autre ressortissant canadien, Robert Schellenberg, a écopé de la peine capitale pour trafic de drogue. C’est à l’approche du prononcé de la peine, le 14 janvier dernier, que Justin Trudeau avait demandé à discuter avec Li Keqiang.

Le premier ministre canadien a déclaré la semaine dernière qu’il serait prêt à rencontrer le président chinois Xi Jinping au sommet du G20 à Osaka, au Japon, précisant que sa principale préoccupation serait de parler des cas consulaires.

Le sommet a lieu les 28 et 29 juin.