Une ligne téléphonique nationale pour aider les victimes de la traite des personnes reçoit actuellement des appels. L’organisation qui coordonne le service dit souhaiter que cette nouvelle ressource comble également des lacunes majeures dans la connaissance qu’a le grand public de cet enjeu.

La Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes est un service multilingue mis sur pied par le Canadian Centre To End Human Trafficking et qui a été inaugurée mercredi à 7 h, heure de l’Est.

Le directeur général du centre a indiqué que cette ligne est destinée à servir de guichet unique à la fois pour les victimes recherchant de l’aide, pour les informateurs souhaitant signaler des cas potentiels, et pour tous ceux qui désirent en savoir davantage sur le sujet.

« Il y a encore énormément de gens dans ce pays qui croient que la traite des personnes se passe ailleurs, a déclaré Barbara Gosse en entrevue. En réalité, elle se produit dans des communautés de partout au pays. Et c’est une menace pour toutes les filles, les femmes, les hommes ou les garçons vulnérables. »

Mme Gosse a déclaré que la ligne téléphonique gratuite sera disponible 24 heures sur 24 tout au long de l’année. Ceux qui répondent aux appels pourront s’adresser à leur interlocuteur dans plus de 200 langues, y compris plusieurs langues autochtones.

La ligne téléphonique sera également accessible aux personnes sourdes, malentendantes et muettes, a soutenu Mme Gosse. Un site internet a également été conçu pour être accessible aux aveugles et aux malvoyants, a-t-elle ajouté.

Mme Gosse a précisé que la ligne téléphonique avait été développée avec l’aide d’une société internationale qui avait aidé à mettre en place des services similaires dans d’autres pays, dont les États-Unis. Certaines de ces lignes, a-t-elle dit, reçoivent des appels depuis une décennie.

La ligne téléphonique a été financée par le gouvernement fédéral, qui s’est engagé à verser 14,5 millions sur cinq ans dans son dernier budget pour lancer le projet.

Statistique Canada, qui a recensé des cas de traite des personnes déclarées par les corps policiers, a constaté que la pratique était en hausse constante depuis 2010. L’agence a également noté que le crime est largement sous-déclaré notamment en raison de la vulnérabilité des victimes, de la méfiance à l’égard des autorités, ou de la crainte d’accusations pour actes illégaux que les victimes ont été forcées d’accomplir par leur proxénète.

La nouvelle ligne téléphonique est accessible 24 heures sur 24 au 1-833-900-1010.

Les personnes sourdes et muettes doivent composer le 711, puis demander au service de relais de les connecter à la ligne téléphonique.