C'est la fin des grands formats de boissons alcoolisées sucrées à forte teneur en alcool. Le règlement de Santé Canada interdisant notamment la vente d'une boisson de format de 568 ml avec une teneur en alcool de 11,9 % - comme celle ingurgitée par Athéna Gervais le jour de sa mort - entre en vigueur aujourd'hui partout au pays.

Désormais, la teneur en alcool pour des formats de 568 ml sera limitée à 4,5 %. C'est donc dire qu'une canette de la boisson controversée FCKD UP, qui contenait auparavant l'équivalent de quatre consommations, contiendra à l'avenir l'équivalent d'une portion et demi d'une consommation au maximum.

Voici les limites de teneur en alcool selon le format qui entrent en vigueur aujourd'hui :

•7,2 % d'alc. /vol. si elles sont vendues dans des contenants de 355 ml ;

•5,4 % d'alc. /vol. si elles sont vendues dans des contenants de 473 ml ;

•4,5 % d'alc. /vol. si elles sont vendues dans des contenants de 568 ml ;

•3,6 % d'alc. /vol. si elles sont vendues dans des contenants de 710 ml.

L'industrie doit s'y conformer immédiatement puisqu'aucun délai n'est accordé par les autorités canadiennes de la santé.

Ottawa avait accepté de revoir son Règlement sur les aliments et drogues pour limiter les effets dévastateurs de ce genre de boissons très populaires auprès des jeunes dans la foulée de la mort d'Athéna Gervais, une adolescente de 14 ans, retrouvée morte noyée dans un ruisseau derrière son école secondaire de Laval, en mars 2018.

Selon le rapport du coroner, la jeune fille avait partagé trois canettes du produit FCKD UP (568 ml, teneur en alcool de 11,9 %) avec ses copains pendant le dîner. L'autopsie a révélé une concentration sanguine d'éthanol de 192 mg/100 ml dans le corps de l'adolescente. À titre indicatif, la limite légale pour conduire un véhicule automobile est de 80 mg/100  ml.

Athéna Gervais n'a pas été revue après l'heure du dîner, le 28 février 2018. Sa disparition a déclenché un branle-bas policier. Elle a finalement été retrouvée sans vie, le 1er mars 2018. Sa mort a provoqué une levée de boucliers contre la vente de boissons sucrées alcoolisées à forte teneur en alcool dont le marketing s'adresse à une clientèle jeune.

Le faible prix de ces produits était aussi contesté.

Santé Canada a mené une consultation sur le sujet de décembre à février dernier.