(Ottawa) Le plus haut responsable de l’approvisionnement militaire au Canada affirme que les prochains avions de chasse des Forces armées canadiennes pourraient devoir être certifiés selon les normes américaines, mais il ne s’inquiète pas de possible ingérence politique des États-Unis.

Patrick Finn, sous-ministre adjoint du Groupe des matériels du ministère de la Défense nationale, a fait savoir que les États-Unis devaient certifier que l’avion de combat choisi par le Canada est conforme aux normes de sécurité américaines.

En effet, quel que soit l’appareil qui va remplacer les vieux CF-18, il doit être compatible avec le réseau de renseignement le plus sécurisé des États-Unis visant à protéger l’Amérique du Nord par l’entremise du NORAD.

Des représentants de l’industrie craignent que cette obligation serve de prétexte aux États-Unis pour empêcher le Canada d’acheter les modèles Eurofighter Typhoon ou Saab Gripen, fabriqués par des sociétés européennes. Ces entreprises sont des concurrentes des constructeurs américains.

Ces inquiétudes sont particulièrement vives en ce moment, étant donné l’attention particulière qu’accorde l’administration du président Donald Trump à la vente de produits américains à des pays étrangers.

Bien qu’il soit incapable d’exclure entièrement ce risque, Patrick Finn indique que cette certification ne sera nécessaire que dans plusieurs années et que des responsables américains ont déjà manifesté leur ouverture à l’achat d’avions non américains par le Canada.

Note aux lecteurs : Dans une dépêche transmise vendredi, La Presse canadienne a erronément rapporté que les États-Unis devront approuver tout achat d’avion de chasse par le Canada ; en réalité, le Canada peut acheter le modèle qu’il veut, mais l’appareil choisi pourrait subir des modifications pour être certifié selon les normes américaines.