(Ottawa) L’armée canadienne ne décoiffe pas tout à fait ses règles, mais pour la première fois, les femmes en uniforme seront autorisées à porter des queues de cheval.

Cette décision, qui rend également les bas de nylon facultatifs avec une jupe et autorise les chaussures plates, constitue le plus récent effort pour moderniser les Forces armées canadiennes après l’assouplissement récent des restrictions sur les barbes, les bottes et sur la consommation de marijuana lorsqu’un militaire n’est pas en fonction.

Il s’agit également d’un effort concerté des hauts responsables pour augmenter le nombre de femmes dans l’armée, qui s’ajoutent dans les rangs à un rythme plus lent que ce que certains avaient espéré.

L’adjudant-chef Alain Guimond a fait valoir « qu’un meilleur contrôle de l’apparence personnelle est bon pour le moral des membres ».

Auparavant, les femmes militaires aux cheveux longs étaient tenues de les garder en tresse ou en chignon dans l’exercice de leurs fonctions. Elles devaient également porter des escarpins de cinq centimètres ou des chaussures Oxford, ainsi que des bas de nylon si elles étaient vêtues d’une jupe.

Pourquoi ces restrictions ? Tradition ? Sécurité, dans le cas des queues de cheval ? Les responsables de la défense ne pouvaient répondre à cette question dans l’immédiat.

Non pas que l’armée jette le livre de règles entièrement : une seule queue de cheval est autorisée et elle doit être à l’arrière et au milieu de la tête, selon les nouvelles directives données au personnel militaire cette semaine.

Que Fifi Brindacier se le tienne pour dit.

Les queues de cheval ne sont pas non plus autorisées avec les uniformes de cérémonie et, quoiqu’en disent les influenceuses comme Ariana Grande, elles ne peuvent pas descendre plus bas que les aisselles.

Quant aux hommes, ils devront garder leurs imitations de David Beckham à la maison : la queue de cheval ne leur est pas permise, même toute petite.

À l’image de la décision annoncée l’automne dernier d’autoriser la barbe dans davantage de circonstances, cette plus récente initiative a suscité des réactions mitigées parmi les membres des forces armées et les anciens combattants sur les réseaux sociaux. Certains saluent une initiative attendue depuis longtemps, tandis que d’autres s’inquiètent d’une apparence moins professionnelle.

Le général Jonathan Vance, chef d’état-major de la Défense, a affirmé publiquement en février 2016 qu’il souhaitait que les femmes représentent 25 % des forces armées d’ici 2026. À ce moment, à peine 15 % des membres des forces militaires étaient des femmes.

Les chiffres fournis par le ministère de la Défense nationale ont montré qu’au début du mois de janvier, ce chiffre était passé à 15,7 %, une augmentation plus lente que ce qu’espérait le chef d’état-major, a reconnu M. Vance en entrevue avec La Presse canadienne.