Les étudiants des collèges et universités de l'Ontario ont quitté leurs cours, mercredi, pour manifester contre les modifications apportées par le gouvernement au financement des études postsecondaires.

Le gouvernement progressiste-conservateur a éliminé la gratuité des droits de scolarité pour les étudiants à faible revenu en janvier et a rendu facultatifs plusieurs frais obligatoires, tels que ceux qui financent les organisations de campus et les clubs.

La manifestation de mercredi a été organisée par la section ontarienne de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants et impliquerait plus de 17 campus scolaires.

Le groupe demande à la province d'accorder davantage de bourses que de prêts et d'éliminer les frais de scolarité pour tous les étudiants.

Il appelle également les administrateurs d'écoles à faire pression sur le gouvernement pour qu'il revienne sur sa décision, ajoutant qu'ils n'étaient pas « libérés de leurs responsabilités dans toute cette affaire ».

Bien que les militants aient pu rencontrer des élus provinciaux de tous les partis ni le premier ministre Doug Ford ni la ministre de la Formation et des Collèges et Universités Merrilee Fullerton n'ont accepté de les rencontrer, selon Nour Alideeb, qui préside l'organisation.

« Nous cherchons à diversifier nos stratégies », a affirmé M. Alideeb, sur les moyens de pression de mercredi.

« Nous avons vu des rassemblements, des marches et ainsi de suite, nous avons eu des assemblées publiques, des étudiants organisent des actions communautaires et des choses du genre et maintenant nous voulons amener (ces moyens de pression) aux campus, où nos administrateurs locaux sont, où nous pouvons démontrer de la solidarité avec la faculté, les employés », a-t-il expliqué.

À l'Université Ryerson de Toronto, une foule d'étudiants et de sympathisants se sont réunis sur le campus à la mi-journée pour contester les changements du gouvernement.

« Cela signifie que personnellement, je ne pourrai pas aller à l'école l'année prochaine », a déclaré Alexxus-Leigh Newman, une étudiante de deuxième année en anglais.

« Cela signifie également que plusieurs autres étudiants ne pourront pas aller à l'école ou devront finir leurs études avec des milliers de dollars en dette dont ils ne pourront jamais se départir », a ajouté Mme Newman, une jeune étudiante autochtone d'une famille à faible revenu.

Seyon Raveendrarajah, qui est première année dans un programme de génie, a souligné que les étudiants avaient choisi de quitter leurs cours même si les examens de mi-session arrivent bientôt.

« Je pense qu'il vaut mieux se battre, a-t-il fait valoir. S'il y a suffisamment de gens, ils devront nous écouter. »

La ministre de la Formation et des Collèges et Universités Merrilee Fullerton a rappelé que des députés progressistes-conservateurs et des employés du ministère avaient rencontré l'organisation étudiante.

« Je pense que les étudiants ont le droit de manifester de manière respectueuse. Mais la réalité est qu'il nous reste un déficit de 15 milliards auquel il faut remédier », a-t-elle déclaré dans un communiqué.