De nouvelles statistiques montrent que le nombre de confiscations de cannabis à la frontière canadienne a augmenté de plus de 60% au cours des six premières semaines ayant suivi la légalisation de la substance par le gouvernement fédéral.

L'Agence des services frontaliers du Canada associe cette hausse au fait qu'elle a commencé à questionner les gens l'automne dernier pour déterminer s'ils amenaient du cannabis au pays.

Selon l'agence, du 17 octobre au 30 novembre 2018, il y a eu 329 cas de confiscation de cannabis par des agents des services frontaliers canadiens.

Durant la même période de l'année précédente, 204 confiscations de ce type étaient survenues.

Depuis le 17 octobre dernier, les adultes canadiens peuvent posséder et partager jusqu'à 30 grammes de cannabis légal.

Toutefois, traverser les frontières internationales du Canada avec de la marijuana reste illégal et peut entraîner de lourdes sanctions au criminel.

Par conséquent, importer du cannabis au Canada est illégal, même si on revient d'un endroit ayant aussi assoupli leurs lois sur la consommation de marijuana et même si la consommation à des fins récréatives est maintenant autorisée au Canada.

Les statistiques récemment publiées n'indiquent pas le nombre d'accusations résultant des 329 confiscations effectuées au cours de la période de six semaines de l'automne dernier.

L'augmentation «ne signifie pas nécessairement que cela aboutira à un résultat négatif pour ces personnes», a laissé entendre Mark Belanger, un avocat au sein du groupe Border Solutions Law Group à Vancouver.

Me Belanger observe qu'il est encore trop tôt pour déterminer ce que les autorités comptent faire à la suite de la légalisation de la marijuana. Selon lui, on aura une meilleure idée dans deux ans.

L'agence a aussi constaté une forte augmentation du nombre de colis contenant du cannabis interceptés par rapport aux années prédécentes.

Du 17 octobre au 30 novembre 2018, elle a détecté 1980 paquets contenant du cannabis, comparativement à 241 au cours de la même période l'année précédente.

Mais la raison en semble avoir peu à voir avec la légalisation du cannabis.

L'Agence des services frontaliers a rappelé que les perturbations de travail à Poste Canada, l'automne dernier, lui avaient permis de s'attaquer aux colis non encore livrés.

«En raison de cet effort ciblé, il y a eu une augmentation des signalements de cannabis dans les colis acheminés par la poste au cours de cette période, a-t-elle souligné à La Presse canadienne. Les voyageurs, les envois postaux, les messageries et les envois commerciaux restent soumis à la Loi sur les douanes et peuvent faire l'objet de mesures de contrôle des marchandises interdites, y compris le cannabis et les produits à base de cannabis.»