Après avoir passé trois mois à ramer dans un petit bateau pour traverser difficilement l'océan Atlantique, John Beeden et sa fille Libby disent être secoués, mais soulagés d'être arrivés sur la terre ferme.

Ils ne pensaient pas toujours atteindre leur objectif, a indiqué M. Beeden. Les vents et les courants travaillaient contre eux dans la dernière partie de leur périple de 91 jours, lors duquel ils sont partis du Portugal pour atteindre l'île d'Antigua, dans les Caraïbes.

En entrevue téléphonique, M. Beeden a affirmé que le temps avait été difficile pendant tout le voyage. Mais dans les deux dernières semaines, les choses se sont encore davantage corsées.

Pendant un temps, ils ne croyaient pas pouvoir se rendre à leur destination finale.

Libby Beeden, âgée de 20 ans, dit qu'ils ont dû affronter des vagues aussi hautes que six mètres, qui frappaient leur embarcation. Leur bateau de six mètres de longueur était formé d'une mousse à alvéoles fermées, avec une coque en kevlar et en fibre de verre.

Leur frustration était palpable sur le blogue qu'ils animaient à l'aide d'un téléphone satellite.

« Est-ce qu'on arrive ?, pouvait-on lire sur une entrée. Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter cela ? », portait le titre d'un autre billet.

« Nous sommes désespérés de débarquer de ce bateau, a écrit Libby Beeden quelques jours avant leur arrivée. Il fait trop chaud, je fonds ! »

John Beeden, qui est originaire du Royaume-Uni, mais qui vit maintenant à Collingwood, en Ontario, était un habitué. En 2015, il est devenu la première personne à traverser seul l'océan Pacifique à la rame. Il était parti de l'Amérique du Nord pour se rendre en Australie, un périple qui a duré 209 jours.

Sa fille avait toutefois beaucoup moins d'expérience.

« Je regarde les choses avec l'approche d'un vieil homme blasé et Libby n'a que 20 ans, a-t-il observé. Elle a conquis toutes ses peurs des hautes vagues et de ramer la nuit. »

Le père et la fille se succédaient pour ramer, afin de continuer de bouger 24 heures par jour.

Mais malgré cette traversée difficile, il y a eu des moments forts.

« On peut être assez déprimé des conditions, mais si une baleine ou des dauphins se présentent, ça remonte plutôt le moral », a expliqué M. Beeden.

« C'est bien qu'ils choisissent de venir de leur propre chef. »

Ils ont aussi vu une tortue luth. Ces bêtes peuvent peser jusqu'à 700 kilogrammes et mesurer 2,2 mètres de long.

Maintenant qu'ils sont arrivés à destination, les Beeden prendront du temps pour décompresser.

« Je suis assise à côté d'une toast aux avocats et de fruits frais en ce moment, s'est réjouie Libby Beeden. J'ai de la glace dans mon breuvage ! »