(Vancouver) La Couronne a soutenu lundi que les agents canadiens à l’aéroport de Vancouver avaient agi dans les règles de l’art lorsqu’ils ont arrêté Meng Wanzhou, dirigeante du géant chinois Huawei Technologies.

Selon Robert Frater, qui représente le procureur général du Canada, la défense tente d’insinuer que des responsables canadiens et américains ont conspiré pour mener en douce une enquête criminelle à l’aéroport ce jour-là, sous des dehors de formalités à la frontière.

Les agents des services frontaliers ont retenu Mme Meng pendant trois heures à sa descente d’avion à Vancouver, le 1er décembre 2018, avant que la police fédérale n’exécute le mandat d’arrêt provisoire délivré à la demande des États-Unis. Les Américains réclament l’extradition de la femme d’affaires chinoise sous des accusations de fraude liées à une violation présumée des sanctions commerciales imposées à l’Iran par Washington.

Mme Meng, directrice financière de Huawei et fille de son fondateur, nie avoir commis un acte répréhensible. En prévision du procès pour extradition, en janvier, ses avocats se tournent vers la Cour suprême de la Colombie-Britannique afin d’obtenir du gouvernement canadien d’autres documents.

Me Frater a déclaré lundi que l’interrogatoire à l’aéroport était somme toute assez peu « secret », puisque diverses parties ont été enregistrées sur bande vidéo ou audio et que des rapports écrits ont été rédigés par les agents impliqués.

Par ailleurs, s’il s’agissait vraiment d’une « enquête policière » déguisée en formalités, les résultats en seraient vraiment dérisoires, a plaidé Me Frater. L’interrogatoire n’aura permis de tirer de Mme Meng que deux déclarations, qui ne violaient pas ses droits ni démontreraient une quelconque inconduite des policiers impliqués, a plaidé l’avocat du gouvernement.

Bien que les appareils électroniques de Mme Meng aient été saisis ce jour-là, ils n’ont pas été fouillés, a-t-il aussi soutenu.