Le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale a affirmé mardi qu'Ottawa n'avait pas l'intention d'aider Jack Letts, surnommé "Jihadi Jack" après avoir rejoint le groupe État islamique en Syrie, à revenir au Canada pour y être jugé.

Jack Letts, un britanno-canadien de 24 ans, est actuellement détenu en Syrie par les forces kurdes qui l'ont capturé en 2017. Londres l'a déchu de sa nationalité britannique, et son cas relève désormais du gouvernement canadien.

"Nous n'avons aucune obligation de faciliter son retour (...) et nous n'avons aucunement l'intention de faciliter ce retour", a déclaré M. Goodale lors d'une interview à CBC. 

Les autorités canadiennes, le premier ministre Justin Trudeau en tête, s'étaient jusqu'à présent refusées à indiquer clairement si elles comptaient rapatrier Jack Letts pour le juger au Canada.

"Notre première obligation est de veiller à la sécurité nationale de notre pays et à la sécurité des Canadiens", a ajouté M. Goodale.

"Cet individu, comme d'autres avec lui, ont pris la décision réfléchie de quitter le confort de la démocratie canadien pour traverser la moitié de la planète afin de s'associer avec les terroristes les plus violents et malfaisants qu'on ait connus depuis des générations", a-t-il expliqué. 

"Ils doivent assumer les conséquences de leurs actes. Nous veillerons à ce que la loi et la constitution soient appliquées, mais nous ne faciliterons pas leur retour".

Sur la chaîne ITV, Jack Letts a affirmé lundi espérer que le Canada le prenne à présent en charge: "J'espère que le Canada va se charger de moi à partir de maintenant. Je pourrais aller là-bas, en prison bien sûr".

Jack Letts, converti à l'islam, a quitté en mai 2014 son domicile familial du comté d'Oxfordshire, dans le centre de l'Angleterre. 

De Jordanie, il s'est rendu au Koweït et s'est marié en Irak avant d'aller en Syrie.

Il a été capturé en mai 2017 par des forces kurdes alors qu'il essayait de fuir vers la Turquie et est depuis détenu dans le nord de la Syrie.

Ses parents ont été reconnus coupables en juin de financement du terrorisme pour lui avoir envoyé de l'argent en Syrie, et ont été condamnés à des peines de prison avec sursis.