(Calgary) Le seul moyen de réaliser des projets comme le prolongement de l’oléoduc Trans Mountain est de trouver un compromis entre croissance de l’économie et protection de l’environnement, a déclaré le premier ministre Justin Trudeau, samedi.

M. Trudeau s’est adressé à des donateurs du Parti libéral lors d’une réunion qui s’est déroulée dans un café du centre-ville de Calgary. Il en a profité pour attaquer ses rivaux conservateurs. Pendant ce temps, à l’extérieur, un petit groupe de manifestants vêtus de gilet jaune ont brandi des pancartes anti-Trudeau.

« Je peux vous assurer d’une chose. On ne peut lire sur aucune de ces pancartes :’faites un bon compromis, soyez raisonnables’. »

Selon lui, un gouvernement ne peut pas unilatéralement décider d’un parcours pour la construction d’un pipeline, comme l’avait fait jadis, le premier premier ministre canadien, John Macdonald, pour le chef de fer.

« Accepter un compromis est une position plus difficile et plus courageuse que de rester intransigeant, de se croiser les bras et de dire :’je reste sur mes principes et je ne bouge pas’, a déclaré le premier ministre. [Le compromis] ne permet pas de de pas écouter les autres points de vue. »

Plus tôt, M. Trudeau avait salué les festivaliers venus au Stampede de Calgary où il s’est montré moins présent que par les années passées. Il a servi des crêpes lors d’un petit-déjeuner organisé par le Stampede.

Une étudiante universitaire, Isabelle Reynolds, a confronté le premier ministre au sujet du traitement réservé aux opposants micmaques à un projet de gaz naturel en Nouvelle-Écosse. M. Trudeau lui a dit qu’il avait entendu les inquiétudes concernant ce projet, mais Mme Reynolds a ensuite déclaré aux journalistes qu’elle n’était pas satisfaite de la réponse du premier ministre.

« Le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial continuent d’ignorer le traité au sujet de cette terre », a dit Mme Reynolds, ajoutant qu’elle ne savait pas que le premier ministre serait là à la réunion libérale.

« J’ai eu la chance de l’approcher et j’en ai profité. C’est drôle, l’an dernier, il était ici et j’étais tout emballée. Cette année, pas tant que ça. »

M. Trudeau a refusé de concéder que les libéraux étaient dans le trouble en Alberta à quelques mois des élections fédérales.

« Nous n’allons pas seulement faire réélire nos députés, nous allons faire élire plus de députés à Ottawa », s’est-il exclamé.