Le conseil de la ville de Victoria, capitale de la Colombie-Britannique, a voté à l’unanimité jeudi en faveur d’une motion pour appuyer en principe la poursuite judiciaire contre la loi sur la laïcité par l’Association canadienne des libertés civiles et le Conseil National des musulmans Canadiens.

La mairesse de Victoria, Lisa Helps, a célébré l’adoption de la motion sur Twitter. « La lutte contre la discrimination EST une question municipale », a-t-elle écrit.

Dans le document remis à ses collègues, le conseilleur de ville derrière la motion, Sharmarke Dubow, écrit que « cette législation, bien que présentée comme promouvant la neutralité religieuse de l’État, est une attaque à peine voilée contre les traditions religieuses et culturelles des minorités religieuses. C’est contraire aux valeurs canadiennes, qui incluent la liberté de religion et l’acceptation de la diversité. »

M. Dubow a voulu souligner au passage le caractère « diversifié » de la ville de Victoria. Une lettre en soutient à la motion a été déposée au conseil de ville par la World Sikh Organisation of Canada.

Cette action fait écho à une initiative similaire survenue il y a quelques semaines dans la ville de Brampton, à une heure au nord de Toronto. Le maire Patrick Brown avait déclaré par voie de communiqué vouloir « envoyer un message clair aux partisans du projet de loi 21 au Québec. Cette loi viole la liberté de religion et ne respecte pas la Charte canadienne. »

Le Premier Ministre du Manitoba, Brian Pallister, a tenté de mobiliser ses homologues des autres provinces au cours des derniers jours, réunis en Saskatchewan pour le Conseil de la Fédération. Il avait qualifié la loi de « dangereuse ». M. Pallister et François Legault ont tenu des échanges à ce sujet, mais rien de concret n’en est sorti.

La loi sur la laïcité a été adoptée à l’Assemblée Nationale le 16 Juin dernier a été contestée devant les tribunaux dès le lendemain par Ichrak Nourel Hak, une étudiante en enseignement qui porte le hidjab, ainsi que par l’Association canadienne des libertés civiles et le Conseil national des musulmans Canadiens. C’est cette même contestation que soutiendra en principe la Ville de Victoria.